Des Gens et des Faits 70e partie

L’ éternelle blessure

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Taos M’HAND Publié 06 Mars 2021 à 21:34

Résumé :   Anissa est réveillée par l’orage. Elle a souvenir que Nedjmeddine lui a parlé de Naïm. Elle ne connaît aucun Naïm. Le matin, elle raconte le rêve à sa belle-mère qui pense tout de suite qu’elle est enceinte. Son oncle Hamid est venu l’emmener à l’académie. Elle pourra travailler dans quelques jours, cela n’enchante pas son beau-père. 

-Je t’avais prévenue, mais tu ne m’as pas écouté. Ils voudront régir ta vie. Ici, ce n’est pas comme en ville où les femmes sortent et travaillent sans être chaperonnées. Anissa, ce n’est pas trop tard. Je vous ramène à la maison,  mais la jeune femme refuse. 
-Ne t’inquiète pas, ils n’auront jamais le dernier mot. Dès que j’aurais le logement, nous quitterons le village. Je pense que ma belle-mère et ma belle-sœur aiment déjà l’idée d’aller ailleurs. 
-C’est ton beau-père qui pose problème. C’est lui qui décidera pour elles. 
-Elles le feront fléchir, dit Anissa. Ma belle-mère ne voudra pas se séparer des petits. Elle les adore.
-Écoute, j’espère avoir tort, souhaite l’oncle. Mais si par malheur, les choses se corsent, tu sais que vous serez les bienvenus.
Anissa le remercie, elle le sait depuis toujours. Elle prie pour qu’Allah lui prête longue vie. Grâce à lui et quelques connaissances bien placées, quelques jours plus tard, elle peut enfin reprendre le travail. Le matin, elle part avec deux cousins éloignés de son beau-père. L’un d’eux est véhiculé. Le problème de transport réglé, elle ne prête pas attention à la mine bourrue de son beau-père qui n’apprécie pas beaucoup, mais il ne peut pas lui interdire de travailler.  
Anissa ne fait que le croiser le matin et le soir. Il ne lui parle presque pas. Il lui en veut de ne pas avoir renoncé. Heureusement qu’avec sa belle-mère, tout se passe bien.  
-Khalti, il y a un centre culturel au village, on y donne des cours de couture et de broderie, aussi la peinture sur soie. Il y a même une dame qui enseigne la cuisine. Si vous voulez, je pourrais l’inscrire à l’un d’eux, propose-t-elle. Elle partirait avec moi. Elles enseignent deux fois par semaine, donc, tu ne seras pas tout le temps seule avec les bébés.
Fathma la rassure.
-Mes petits-enfants donnent un sens à ma vie. Grâce à vous, je revis. Tu as ma bénédiction, qu’Allah te facilite la vie ma fille. Tu penses à Lila ? Oui, inscris-la, je parlerais à son père. Je ne crois pas qu’il refuserait. 
-Mais que fera-t-on s’il refuse ? 
-Je me charge de le convaincre.
Anissa a une autre idée. 
-Je sais que même si le contexte sécuritaire ne s’y prête pas, mais pourquoi ne pas convaincre tous les parents d’inscrire les jeunes filles ? Quelqu’un se chargerait de les accompagner. Je ne pense pas qu’ils soient tous bornés comme…
Anissa l’a juste murmuré, pour qu’il n’entende rien.
-C’est une bonne idée ! Je vais convaincre mes cousines et mes belles-sœurs de parler à leurs maris et d’inscrire leurs filles. On doit leur donner la chance d’apprendre un métier. Merci ma fille. Le déjeuner est prêt, si tu veux que Lila te serve. Nous, nous avons déjà déjeuné. 
-Non, ne la dérange pas, j’y vais avant que mes amours ne se réveillent.
Anissa se rend à la petite cuisine. Lila a préparé du chou-fleur. Même s’il est bien préparé, son odeur l’indispose. Elle repose le couvercle sans même se servir. 
Fathma qui l’a suivie pour lui tenir compagnie, est surprise.
-Il ne te plaît pas ? Tu veux qu’elle te prépare quelque chose ?
-Écoute, il est bon, mais son odeur… Je ne la supporte pas. 
-Ma fille, tu ne prends plus de café, de thé, de piment… Là, c’est le chou, je crois que nous avons la preuve que tu es vraiment enceinte. Pourquoi ne vas-tu pas à la polyclinique du village ? 
-Un jour…
Anissa ne le lui dit pas pourquoi elle ne veut pas voir un médecin tout de suite. Elle espère de tout cœur être enceinte. Si l’examen s’avère négatif, elle ne le supportera pas. Elle prie pour que son rêve se concrétise et avoir ce petit Naïm, dont Nedjmeddine lui a parlé. Ce serait le plus beau cadeau que la vie lui donnerait après lui avoir pris Nedjmeddine.
 

(À SUIVRE)
T. M.

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