Des Gens et des Faits 74e partie

L’ éternelle blessure

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Taos M’HAND Publié 10 Mars 2021 à 21:06

RésuméAnissa est décidée à partir, Brahem le prend très mal. Une tension s’installe entre eux. Il ne lui adresse plus la parole. Dès qu’on lui remet les clefs du logement, elle prépare les affaires à emporter. Un jour, elle a mal au ventre, elle perd les eaux. Fathma presse son mari de trouver un transport. Elle ne veut pas perdre de temps et risquer leurs vies. Nedjmeddine ne le lui pardonnerait pas.

Anissa donne naissance à un garçon, tout le portrait de son défunt mari. Plus que jamais, elle réalise combien son rêve était prémonitoire. C’était l’unique fois où elle avait rêvé de Nedjmeddine. Il lui avait parlé de Naïm bien avant qu’elle ne se découvre enceinte. 
-Je te donne le prénom choisi par ton père. Quand tu seras grand, je te raconterais notre histoire d’amour que ces obscurantistes ont brisée. Ils me l’ont pris, mais je l’aime toujours. Tu sais Naïm, il m’a laissé de doux souvenirs qui me permettent d’avancer sereinement dans la vie. Je jure de prendre soin de vous, et quoi qu’il advienne, vous serez toujours ma priorité. Je puise ma force et mon courage dans votre regard innocent. Vous êtes si adorables, je vous aime tant. Si tu savais comme il était bon. Mahmoud et Zoubida ont pu profiter quelques semaines de lui. Il les adorait et je suis sûre que toi aussi, il t’aurait aimé. Ne pleure pas mon petit cœur, on est là ! Nous allons t’entourer de notre affection. Tu as un grand frère et une grande sœur, même s’ils ont une année de plus que toi, ils sauront te chouchouter et te protéger. Je sais que vous serez très soudés. Rien ne pourra nous séparer... À part la mort. J’espère que vous aurez une longue vie pleine de bonnes choses.
-Incha Allah ma fille, nous le souhaitons tous. J’espère que tu nous permettras de les voir fréquemment. 
-Vous êtes les bienvenues, lui rappelle Anissa. S’il n’était pas aussi borné, nous pourrions vivre ensemble. Je regrette qu’il ne nous donne pas cette chance, mais s’il change d’avis, il connaît l’adresse.
Anissa profite de la venue de sa famille pour déménager. Ses beaux-parents ne viennent pas avec eux. Brahem tient à rester sur la parcelle de terre héritée de ces ancêtres. Il permet à Lila de partir avec eux. Il préfère la savoir au village où malgré tout, elle sera plus en sécurité. Il a fait sa petite enquête et a découvert parmi les voisins d’Anissa des cousins lointains. Il leur  demande de garder un œil sur sa famille. Quand ils partent, il n’ose pas rentrer à la maison et affronter sa femme qui lui reproche son entêtement et qui les pleure comme si elle les a définitivement perdus. Il est soulagé d’apprendre que Warda et son mari se sont rendus chez eux pour les féliciter et les aider à s’installer. Anissa leur reproche d’avoir apporté des cadeaux. 
-C’est la moindre des choses. Si seulement, je pouvais revenir en arrière, je donnerais tout pour que mon frère soit là. Même ma vie…
-Je sais, mais personne ne peut empêcher la mort. Son heure était venue, pas par ta faute, mais à cause de ces fous d’Allah. 
Warda fond en larmes en voyant les portraits de son frère accrochés dans toutes les pièces. Nedjmeddine est présent, même dans la cuisine. 
-Warda, je ne les ai pas mis pour te torturer, lui dit-elle. Mais pour qu’ils grandissent avec son image. Je leur parle de lui, j’ignore si ce que je fais est bien pour eux, le temps nous le dira.
-Ils seront fiers de lui, de toi. Tu es une brave femme. Qu’Allah te donne la patience et la force, car ce ne sera pas facile d’élever seule tes enfants.
-Je sais, mais je me sens de taille. J’assumerais mes responsabilités jusqu’à mon dernier souffle, promet Anissa. Vous me soutiendrez dans mes moments de faiblesse. 
Sa famille le lui promet. Ils restent une semaine, emplissant de leur bonne humeur le nouveau foyer. Anissa est triste lorsqu’ils se préparent à retourner à Oran. 
-Ma fille, s’il y a une auto-école dans la région, passe ton permis. Je t’aiderais à acheter une voiture pour que tu sois indépendante et partir où tu veux, quand tu veux. Mais reste prudente, tu es spontanée et consciencieuse. Tu as aussi bon cœur, sinon tu aurais accepté de revenir à Oran. Ma fille prends toujours tes décisions dans les moments de calme. Ta destinée est entre tes mains, celles de tes enfants aussi. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu sais où nous trouver.
 

(À SUIVRE)
T. M.

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