Des Gens et des Faits 30e partie

“LE SERMENT”

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Taos M’HAND Publié 23 Avril 2021 à 18:46

Résumé : Meriem tenta de le réconforter. Ils pleurèrent ensemble. Les sanglots de Djamel finirent par réveiller ses sœurs. Bien que tristes pour lui, elles étaient réalistes depuis le début. Rares étaient ceux qui revenaient vivants après avoir été enlevés. Djamel partit sans prendre ses affaires. Meriem y jeta un coup d’œil. Elle découvrit de la drogue dans son sac. 


-Non, ce n’est pas possible ! C’est sûrement à quelqu’un d’autre, dit Baya. Mon frère ne fume pas, ne chique pas… Je ne le vois pas toucher à la drogue. 
-Yemma, peut-être que ce sont des vitamines ?, émit Feriel. Pourquoi ne pas aller à la pharmacie et les montrer ? On pourrait mettre un nom sur ces pilules. Inchallah que ce ne sont pas des drogues. Mounir n’avait rien remarqué ?
-Il a juste dit qu’il travaillait tout le temps, que parfois il allait voir ses camarades d’études. Il le voyait faire des photocopies des cours. S’il était vraiment drogué, il aurait abandonné ses études. Inchallah qu’il va se ressaisir. Mounir sait où le retrouver. Il va se rapprocher de lui et devenir son ami avant d’être son beau-frère. 
-J’espère qu’il ne va pas faire de bêtises. Je ne connais pas ce Hadj, mais je ne le sens pas et je ne voudrais pas qu’il profite de lui.
Le cœur d’une mère ne se trompe jamais. Djamel était allé le voir. Il était apparemment mal et Hadj Said lui donna un petit comprimé. Si au début, Djamel prenait des vitamines pour veiller tard, depuis quelque temps, les comprimés avaient changé de couleur et de forme. Il les prenait quand même au point de devenir accro. Hadj Said en profita pour lui confier une mission. 
-Djamel, je vais avoir besoin de toi, une mission toute particulière, précisa-t-il. Tu es le seul digne de ma confiance. Est-ce que je peux compter sur toi ? Tu ne seras pas mon coursier. Cette fois, tu seras mon homme de main. Ce sera aussi dangereux, le prévint-il. Tu peux aussi refuser. Je comprendrais, tu crains pour ta vie. 
-De quelle vie vous me parlez ? Je ferais tout ce que vous attendez de moi, dit le jeune homme qui sous le coup de la drogue, ne sentait plus la peine, mais uniquement de la colère. Qu’est-ce que je devrais faire ?
-Un cousin va se rendre à l’est du pays, je voudrais que tu l’accompagnes. 
-Quand ? demanda Djamel, sans même chercher à savoir pourquoi il devrait l’accompagner. 
-Ce soir, à 21h, dit Hadj Said. Passe à la mosquée, porte des vêtements chauds et de couleur noire. Tu devras te montrer discret, passer inaperçu. Maintenant, va te reposer un peu. 
Mais Djamel n’ira pas dormir. Il n’ira pas à la fac. Il ne fera pas un tour à la salle de jeux. Il traîna d’une rue à une autre avant de se rendre à la mosquée où il avait l’habitude de passer du temps. Il retrouva Ilyès qui lui avait permis de connaître Krimo, puis Hadj Said, grâce à lui, sa famille pouvait souffler financièrement. 
“Dommage qu’on ne puisse pas acheter la vie, pensa-t-il en gémissant, attirant son attention. Repose au Paradis, ma bien-aimée”
-Qu’est-ce qui t’arrive mon frère ? Pourquoi ces soupirs ? Ces gémissements ? 
-J’ai perdu ma bien-aimée, confia Djamel. Elle avait disparu, j’espérais qu’elle et sa famille étaient allées vivre ailleurs. J’étais persuadé qu’un jour je la reverrais et qu’on ne se quitterait plus. Elle est morte, méconnaissable. Elle est morte. Qui sait ce qu’elle a dû subir ? Mon pauvre amour, mais je jure de me venger un jour.
-Tu crois que ce sont des terroristes ?
-Qui d’autres alors ?
-Rien ne te prouve que ce soient eux. Peut-être qu’ils sont victimes de règlement de comptes ?, émit Ilyès. Cela arrive souvent, ces derniers mois. Le pouvoir fait tout pour que le peuple soit contre les extrémistes religieux. Pour qu’il choisisse son camp.
-Non, je n’y crois pas, les forces de l’ordre ne feraient pas de mal aux citoyens. Surtout pas aux jeunes filles, aux enfants… Ils ne vont pas décimer des familles. Je n’y crois pas.

 

 


(À SUIVRE)
T. M.

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