Des Gens et des Faits 37e partie

“LE SERMENT”

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Taos M’HAND Publié 02 Mai 2021 à 17:45

Résumé :  Ilyès s’en prit à Djamel, lui imputant l’échec de la mission de la veille. Hadj Said décida qu’il irait au maquis. Les forces de l’ordre allaient le chercher. La victime devait l’avoir décrit à un portraitiste. Djamel se sentait mal. En plus de souffrir physiquement, il était en manque. Il n’avait plus le choix, il part avec Ilyès. Mounir qui les surveillait de loin, les suivit en taxi, tout en se demandant s’il ne ferait pas mieux d’alerter la police.

-Écoutez, je ne peux pas aller plus loin, dit le taxieur qui regrettait d’avoir accepté de suivre la voiture. Ça devient risquer à partir de cette route.
Mounir ne le lui dit pas, mais il en avait aussi la sensation. Le véhicule devant eux, venait d’emprunter une route sinueuse qui se perdait à travers une épaisse forêt. 
Le jeune homme n’eut plus aucun doute sur les fréquentations de Djamel. Il avait mal choisi son parti. Que Djamel soit coursier et qu’il risque sa vie en transportant de la drogue ou des psychotropes, en voulant gagner de l’argent facile, il pouvait le comprendre. Sa découverte le décevait, car jamais il n’aurait pensé qu’il puisse activer dans un groupe terroriste. L’homme avec qui Djamel s’était accroché auparavant, avait une tête d’un criminel. 
“J’espère que tu n’as fait que les renseigner, souhaita Mounir. Si tu as déjà attenté à la vie d’innocents, tu ne t’en sortiras jamais. Tu es perdu”.
-Cette route mène où ?
-Cette piste mène à des hameaux perdus. Je pense même que ses habitants les ont abandonnés à force d’être visités par… Je vous donnerais un conseil. Rentrons ! On a roulé plus d’une heure derrière eux. Ils ont dû nous remarquer. Qui sait s’ils n’ont pas emprunté ce chemin pour pouvoir nous surprendre, émit le taxieur. Je regrette d’être ici… On doit repartir, on est peut-être en danger. 
Mounir le craint aussi. 
-Faisons demi-tour. 
Le taxieur ne se fit pas prier. Il était soulagé et impatient de quitter la région.
-Mais on suivait qui ? Pourquoi ? 
-Mon futur beau-frère. Je me demande avec qui il est parti et pourquoi ils l’ont emmené si loin ? Cela n’augure rien de bon, soupira Mounir. Déposez-moi au premier poste police ou à la gendarmerie. 
-Vous allez passer un sale quart d’heure. Quoi que vous disiez, ils ne vous croiront pas tout de suite. Moi, je ne peux pas témoigner, je n’ai vu aucun enlèvement. 
-Je sais...
Le taxieur le déposa devant la gendarmerie. 
-C’est combien ?
-Va en paix ! C’est un miracle que nous soyons revenus vivants. J’ai hâte de rentrer chez moi, dit-il à Mounir. Qu’Allah vous protège. 
Mounir insista pour régler sa course. Il lui donna plus que prévu même s’il refusait de les prendre. 
-Prenez-les comme un cadeau pour vos enfants. 
Le taxieur ne démarra qu’une fois qu’il le vit entrer dans la gendarmerie. Mounir expliqua au premier gendarme qu’il voulait témoigner d’un enlèvement. 
-Chaque jour, on nous signale des enlèvements ou des cadavres alors que ce sont des pièges. Tu devrais partir. 
-Mais je ne mens pas, je vous demande juste de sauver mon ami. Il a été emmené de force, insista Mounir. Il travaille dans une salle de jeux et il leur fait des courses. Mais aujourd’hui, c’était différent. Je crois qu’il s’est attiré de graves ennuis.
-Rien ne prouve qu’il ait été enlevé. Est-ce que vous en êtes sûr ? S’il travaille pour eux, c’est qu’il en fait partie. Et s’il a été enlevé, on le saura bien assez tôt, dit le gendarme. On ne peut pas sortir sans motif. 
-Vous voulez attendre qu’on retrouve son cadavre ?, rétorqua Mounir. Mais après, ce sera trop tard. Je vous en prie, faites quelque chose. 

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