Des Gens et des Faits 38e partie

“LE SERMENT”

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Taos M’HAND Publié 03 Mai 2021 à 17:50

Résumé :  Le taxieur et Mounir décidèrent de faire demi-tour dès que la route s’enfonçait dans la forêt, au pied des collines. Mounir n’avait plus aucun doute. Djamel avait été enlevé et emmené au maquis. Mounir entra dans la première gendarmerie sur son chemin. Il exposa le cas à un gendarme qui lui conseilla d’attendre. Rien ne prouvait que Djamel a été enlevé.

-Écoutez, j’espère pour lui qu’il n’a rien fait de regrettable, car il le payera de sa vie. 
-Non, non. C’est un garçon tranquille, ce n’est pas un criminel. Je ne peux pas l’imaginer être terroriste. Il peut être tout sauf un terroriste. 
-Je l’espère pour lui. S’il ne donne pas signe de vie dans une semaine, rapprochez-vous de la gendarmerie de votre région. Inchallah khir.
-Inchallah…
Le lendemain, Mounir retourna chez lui, puis passa chez Djamel, il devait voir sa mère Meriem pour l’informer. Il ne pouvait pas la garder dans l’ignorance. Il trouva Meriem seule, il se présenta, il lui avait parlé au téléphone et ils s’étaient vus de loin, mais jamais il n’était venu à la maison.    
-Khalti… Je n’ai pas de bonnes nouvelles.
Il lui rapporta ce qui s’était passé dernièrement. Meriem se mit à pleurer.
-Mon Dieu, il est dans de beaux draps. Qu’est-ce qui lui a pris ? Il veut vivre dangereusement, wesh bih ? H’bel ? Il est devenu fou. A-t-il seulement pensé à nous ? Nous sommes seules et sans défense. Fayçal est là sans pour autant y être ! Nous ne pouvons pas compter sur lui, Norredine est loin. Nous sommes sans nouvelle de lui. Et même s’il appelait, je ne voudrais pas l’inquiéter. Mais qu’est-ce qu’on va faire ?
Meriem était bouleversée. Elle avait le sentiment qu’un nouveau malheur frappait sa famille. 
-Je vais voir avec la gendarmerie. 
-Eux-même sont dépassés et Djamel est loin d’ici. Attendons…
Mais plusieurs jours passèrent sans qu’il ne réapparaisse. Mounir était retourné à la salle de jeux et avait demandé après lui, mais personne ne l’avait vu. Il s’était aussi rendu à la mosquée et y avait prié, espérant apercevoir Ilyès, mais aucune trace d’eux. À la résidence universitaire, ses camarades de chambre ne l’avaient pas vu depuis des jours. Tout comme eux…
Il surveilla la salle de jeux et un jour, il y vit entrer Hadj Said. Il ne perdit pas une seconde et entra. Hadj Said fronça les sourcils, suspicieux en le voyant venir vers lui. Mounir alla droit au but.
-Salam âalikoum, pardon de vous déranger, mais je cherche mon cousin Djamel. Cela fait deux semaines qu’il n’a pas donné signe de vie. Je sais qu’il était votre coursier. Où est-il ? Que lui est-il arrivé ? 
-Comment pourrais-je le savoir ? Moi aussi, je suis sans nouvelle. Il m’a mis dans l’embarras, j’ai dû recruter quelqu’un pour s’occuper de la salle de jeux. Il a abandonné son travail, sans explication, mais peut-être qu’il est retourné chez lui ? 
-Non, j’en reviens et personne n’a de ses nouvelles depuis plusieurs jours. Je vous en prie, si vous savez où il se trouve, dites-le moi.
-Donnez-moi un numéro où vous joindre, demanda Hadj Said. 
-Je repasserais vous voir. Je continuerais mes recherches. Djamel a une famille qui l’attend et qui le cherche. S’il ne revient pas ou n’appelle pas, je signalerais sa disparition, le prévint Mounir. Je leur dirais que votre salle de jeux est le dernier endroit où il a été vu.
Hadj Said feignit d’ignorer où il était allé ensuite. 
-S’il revient, je lui dirais de rentrer chez lui. Je ne veux pas de problème avec sa famille ou avec les forces de l’ordre. Je te donne ma parole qu’il cherchera après toi, rapidement.
Diabolique, il sourit en pensant à l’idée qu’il venait d’avoir. Il allait demander à Djamel, de faire ses preuves rapidement, en éliminant Mounir. Il pensait même à enlever ses sœurs…

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