Des Gens et des Faits 46e partie

“LE SERMENT”

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Taos M’HAND Publié 14 Mai 2021 à 18:44

Résumé :  Djamel était bouleversé d’apprendre que sa première victime était un cousin à Mounir. Il n’eut pas le courage de le lui avouer. Il regrettait amèrement ses actes. Il voulait tout faire pour que le groupe armé tombe. Il était prêt à se sacrifier. Tout ce qui comptait était que sa famille soit en sécurité avant. Il savait qu’il risquait de mourir ou de finir sa vie en prison. 

Mounir se demanda à qui se confier dans une situation aussi délicate. Il hésitait à aller trouver l’ami de la famille de Djamel. Le temps de retourner chez lui, il réfléchit à ce qu’il fera. L’unique personne à qui il pourra parler sans crainte, était un vieux cousin, un inspecteur de la police à la retraite. 
Il savait où le trouver. Il ne quittait pas le café du quartier. Même s’il n’était plus dans la police, il gardait un œil sur les jeunes du quartier. Il sembla content de le voir. Il l’invita à sa table. 
-Thé ou café ?
-Un café... J’en ai besoin. J’ai la tête prête à exploser. 
-Si tu veux du paracétamol, j’en ai sur moi, proposa Mohand-Arab. Tu as mal dormi ?  
Mounir accepta et le prit avec un peu d’eau. Il le remercia alors que le serveur apportait son café. 
-Je ne t’ai pas vu à l’enterrement d’Ali. Où étais-tu ? 
-J’ai des soucis… Et j’ai besoin de ton aide. Je ne sais pas quoi faire.
-Khir inchallah ? Raconte-moi tout.
Mounir finit son café, puis lui proposa de marcher un peu. Dès qu’ils furent sûrs d’être à l’abri des oreilles indiscrètes, il se mit à lui raconter les déboires de Djamel. 
-Il est issu d’une bonne famille, s’écria Mohand-Arab. Son père est quelqu’un de bien. Même lui, je le connais. J’ai un bon souvenir de lui. Il est trop bon et gentil pour devenir un terroriste, un élément actif des forces du mal. Pourquoi ce revirement ?
-Il a découvert que c’était ce même groupe qui avait tenté de tuer son père et qui avait enlevé sa petite amie, dit Mounir. Maintenant, il ne pense qu’à se venger. Il ne sait pas quoi faire.
Mohand-Arab soupira. 
-Il devra prouver par des actes concrets qu’il n’est plus des leurs. Dis-lui de venir me voir. Je vais préparer le terrain pour lui. Il devra être nos yeux et nos oreilles. Il nous renseignera sur les éléments de ce groupe et sur leurs prochaines missions. Il faudra que je lui parle.
-On doit se parler chaque matin. Peut-être qu’il aura du nouveau ? 
-J’espère qu’il sera prudent. Sinon, il risque sa vie. En a-t-il conscience ? 
Mounir l’espérait. Il était loin de se douter que Djamel était déjà passé à l’acte. 
La mine pâle, l’air embarrassé, il se rendit à la salle de jeux et y travailla durant quelques heures. Lorsque Hadj Said passa, il le trouva pâle et fiévreux. 
-Serais-tu malade ?
-Peut-être. 
-Tu pourrais rentrer chez toi. Ta mère prendra soin de toi. 
-Je ne veux pas qu’elle me voie dans cet état, répondit Djamel. Je n’ai plus de drogue et je suis en manque. Est-ce que vous avez quelque chose sous la main ?
-Oui… Mais chez moi. Si tu ne te sens pas bien, tu peux venir avec moi maintenant. Je demanderais à un médecin de passer. Peut-être que tu as besoin d’un traitement pour te remettre.
-Pas besoin de médecin, juste de ma dose, insista Djamel, en essuyant la sueur de son front et de son cou. Un ou deux jours et je serais sur pied.
-Prépare-toi à venir chez moi. Quelqu’un d’autre prendra la relève. Fais vite ! 
Djamel ne perdit pas de temps. Il ramassa ses affaires, prit son sac à dos et le rejoignit dans la voiture aux vitres teintées. Comme à chaque fois, même si Hadj Said lui faisait confiance, le chauffeur lui donna un sac noir à mettre sur la tête avant de démarrer. Ils ne soufflèrent mot durant tout le trajet. Une fois arrivés à destination, il découvrit qu’Ilyès était déjà là-bas. Hadj Said lui demanda de le mener à la chambre d’amis. Mais avant, il lui donna une plaquette de comprimés. 
-N’en abuse pas, lui conseilla-t-il. Va te reposer. On te servira le dîner dans la chambre. On se verra demain. 
-Inchallah.

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