Des Gens et des Faits 47e partie

“LE SERMENT”

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Taos M’HAND Publié 15 Mai 2021 à 17:37

Résumé :  Mounir ira voir son vieux cousin et se confia à lui. Mohand-Arab connaissait bien la famille de Djamel. Il voulait bien l’aider. Djamel allait devoir leur prouver qu’il n’était plus du côté des terroristes. Il risquait sa vie. Djamel en avait conscience, mais il tenait à sa vengeance. Mal et en manque, Hadj Said eut pitié de lui et l’emmena chez lui. Il lui donna une plaquette de comprimés et une chambre où se reposer.

Djamel ne toucha pas au dîner qu’une vieille lui apporta. Il se mit au lit sans avoir pris le comprimé. Il s’était juré de ne plus y toucher. Depuis qu’il les savait responsables de tous les malheurs de sa famille et de la mort de Djamila, il était déterminé à les faire tomber même s’il n’avait pas de plan précis et aucune aide de l’extérieur. 
Il profitait que Hadj Said l’ait accueilli chez lui, pour avoir les preuves dont lui avait parlé Louiza. 
“Calme toi ! Ce soir, c’est mort”, se dit-il pour freiner son envie d’aller fouiller. 
Les hommes de main et les gardiens devaient faire leur ronde. 
Djamel finit par s’endormir à l’aube. Il était toujours fiévreux. Ilyès et Hadj Said entrèrent dans la chambre. Djamel feignit de ne pas les avoir entendus et de dormir. Ils virent qu’il n’avait pas dîné. Quelqu’un toucha son front.
-Je crois qu’on ferait bien d’amener un médecin.
-Pas besoin, dit Ilyès. Il était en manque, hier soir. Il va se remettre. Tu vois, il a déjà pris deux comprimés… En fin de journée, on le trouvera sur pied.
Djamel battit des paupières, puis se redressa lentement.
-Sbar elkhir ! 
-Khir ! Comment te sens-tu ce matin ?, l’interrogea Hadj Said.
-J’ai le cœur au bord des lèvres… J’ai l’impression que ces comprimés n’ont pas autant d’effets que ceux que je prenais d’habitude.
Hadj Said lui fit remarquer que s’il ne se nourrit pas, il prendra plus de temps pour se remettre. 
-J’aurais besoin de toi. Tu vas m’aider en convaincre d’autres jeunes à la fac. Dès que tu iras mieux, je te confierais cette nouvelle mission. 
-Inchallah ! Je vous promets de convaincre mes camarades et d’autres qui fréquentent la salle de jeux. Donnez-moi deux ou trois jours. 
-Remets-toi vite ! Nous, nous avons beaucoup de choses à faire… Nous rentrerons plus tard. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu n’as qu’à demander. 
-Merci du fond du cœur. Vous êtes ma seconde famille. Pour l’instant, je vais juste me reposer. J’ai mal dormi hier soir…
Ils ne tardèrent pas à partir. Depuis la fenêtre de la chambre, Djamel attendit qu’ils soient partis en voiture, pour sortir de la chambre et s’aventurer dans les couloirs. Il passa devant la cuisine où deux femmes étaient occupées à préparer à manger. Il croisa des femmes de ménage. Des hommes surveillaient la maison à l’extérieur. 
Djamel soupira de soulagement. Il se dirigea vers la bibliothèque et ferma doucement la porte. Il ne perdit pas de temps et se mit à fouiller les tiroirs. Il n’y avait que des documents sans importance. Toutefois, il tomba sur un classeur où étaient rangées des coupures de presse où étaient relatés des attentats à la bombe artisanale et des assassinats de forces de l’ordre. Il y avait aussi des photos de familles, d’hommes, en général jeunes. De jeunes filles aussi…
Il les regarda une à une. Il tomba sur celle de Louiza, mais aucune de Djamila. Il se doutait bien qu’elles étaient des victimes, mais il n’y avait aucun nom et aucune date sur les photos.  Il en prit trois et les glissa dans la poche de son pantalon. Il prit les encyclopédies et feuilleta les pages, espérant tomber sur des documents compromettants. Il fut bien déçu de ne trouver aucun tract, aucune lettre de menaces. 
Il sortit de la bibliothèque après s’être assuré qu’il n’y avait personne, dans le couloir. Il ne retourna pas tout de suite dans sa chambre. Il entra dans chaque pièce, fouilla les tables de nuit et les commodes sans rien trouver. 
La dernière chambre, du fond, était une suite, il devina qu’elle était à Hadj Said. Il hésitait à y entrer, mais en entendant des bruits de pas, dans le couloir, il n’eut pas le choix. Il entra et resta dans le coin, derrière la porte.

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