Des Gens et des Faits 50e partie

“LE SERMENT”

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Taos M’HAND Publié 18 Mai 2021 à 21:29

Résumé Pendant un long moment, Djamel vit sa mort arriver. Il regrettait de ne pas s’être rendu à la police. Sa mort n’aura servi à personne. Ilyès et Krimo lui apprirent qu’une opération se préparait et qu’ils taperaient fort. Djamel tenait à devenir l’homme de confiance de Hadj Said afin d’avoir le plus d’informations pour sauver des vies. Il devait se comporter le plus naturellement possible, pour qu’ils n’aient aucun doute.

Djamel soupira. Les photos étaient à leur place. Plus que jamais, il devait être prudent pour mener à bien sa mission. Comme le lui avait demandé Hadj Said, dès le lendemain, il quitta la villa. Il ne voulait pas rester une seconde de plus. Il avait caché les photos, dans la couverture de l’encyclopédie. Une fois dans sa chambre, il les mit dans une enveloppe et cacha celle-ci dans la poche intérieure de son sac à dos. Lorsque Mounir reviendra, il la lui donnera. 
Il avait tenté de le joindre, mais il était sorti. Il laissa son prénom à la standardiste. Il rappellera un autre jour. Les jours suivants, il révisera avec ses camarades et il passera les examens même s’il n’était pas prêt. Il se doutait bien qu’il  refera l’année. 
Lorsqu’il se rendit à la salle de jeux, il fut surpris d’y trouver Krimo. 
-Salem ! Comment va notre étudiant ?
-Fatigué, dit Djamel. Les examens étaient difficiles. Je n’obtiendrais pas de bonnes notes.
-Tu ne peux pas briller partout, répliqua Krimo en lui faisant signe de le suivre au fond de la salle. J’ai du nouveau pour toi. Tu dois te préparer.
-Ah bon ? À quoi ?
-Hadj Said m’envoie te donner plus de renseignements sur notre prochaine affaire. 
Dès qu’il fut sûr que personne ne les entendrait, il lui apprit qu’il y aura deux groupes. Deux attaques. Nous déposerons une bombe à proximité d’un poste de police, et achèverons les survivants, ceux qui fuiront du poste. 
-Le second groupe fera quoi ? 
-Ils s’en prendront aux renforts s’ils auront le courage de porter secours… Nous avons bien étudié le plan. Malheur à ceux qui tomberont sur notre chemin ce soir-là.
-Ils payeront pour leur mauvais choix.
Krimo lui demanda s’il avait réussi à convaincre d’autres étudiants de les rejoindre. 
-Ils étaient en pleine révision. Là, ils s’apprêtent à rentrer chez eux. J’attendrais leur retour…
Krimo sortit une enveloppe et la lui donna.
-Tu donnes quelques billets à ceux que tu sens prêts à nous rejoindre. Ils pourront s’offrir des choses ou même faire des achats pour leurs familles. Choisis ceux dont la famille vit dans la précarité.
-Bonne idée, dit Djamel, en rangeant l’argent dans son sac à dos. On se revoit quand ? Je te retrouverais où ?
-C’est moi qui viendrais.
-Je voudrais voir ma famille. Cela fait des semaines que je n’ai pas eu de leurs nouvelles. Je ne tarderais pas, promit le jeune homme qui ne s’attendait pas à ce que Krimo le lui interdise.
-Tu ne bouges pas d’ici. Ilyès viendra te chercher. Quand ? Je l’ignore. Si tu as besoin d’envoyer de l’argent à ta famille, je peux envoyer quelqu’un à ta place, proposa-t-il. Tu iras les voir, après… après…
-Inchallah.
Djamel se demandait s’il parviendra à épargner la mort à ces policiers et ces militaires qui protégeaient le pays, ses enfants et ses biens. Ils restaient à leurs postes malgré le risque d’y laisser leur vie. Leur avenir dépendait de lui. 
Il devait parler à Mounir. Il lui demandera de venir. Il ignorait encore s’il avait parlé au chef de la gendarmerie et s’il le croirait sur parole.  
-Qu’est-ce qui t’arrive ? Je te trouve différent…
Djamel haussa les épaules et nia.
-Comment voudrais-tu que je sois ? El-hadj voudrait que je réussisse mes études alors que moi, je n’ai que l’envie de passer à l’action. Je veux voir des gens à genoux et me prier de les épargner eux et leurs familles. Dans le fond, c’est vrai, je suis différent. Je voudrais être comme vous. Un Homme ! Un vrai…
 

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