Résumé : Djamel était soulagé de pouvoir quitter la villa. Il reprit ses révisions et fit acte de présence lors des examens. Lorsqu’il se rendit à la salle de jeux, il fut surpris d’y trouver Krimo. Ce dernier lui demanda de ne pas s’éloigner, car ils auront besoin de lui à la prochaine attaque. Djamel voudrait contacter Mounir et lui donner les photos. Il se demandait qu’il pourra sauver les policiers qui refusaient d’abandonner le pays aux mains des terroristes, au risque d’y laisser leurs vies.
-Moi, je ne sens plus ce garçon, dit Ilyès. Je trouve qu’il est différent. Je crois qu’il lui faut une drogue plus forte, c’est bizarre qu’il n’en ait pas demandé plus. Demande à quelqu’un de le surveiller, je veux savoir tout ce qu’il fait avec qui il parle.
-J’ai déjà quelqu’un qui l’a à l’œil depuis des mois. Il est réglo, il est avec nous. Pas de souci à se faire de ce côté, répliqua Krimo avant d’ajouter. En fait, ce qui t’inquiète, c’est qu’il prenne ta place.
-Si Hadj Said lui faisait vraiment confiance, il lui aurait permis de voir où était situé la villa. Le petit n’est pas prêt de prendre ma place ou la tienne. Encore une fois, je crois qu’on ne devrait pas le prendre avec nous dans le prochain coup. On risque de le regretter, moi, je ne le sens plus.
Krimo n’était pas d’accord avec lui.
-Il est bien avec nous. N’a-t-il pas descendu un patriote de sa région ? Ou faudrait-il qu’il s’en prenne à sa propre famille pour te prouver une fois de plus qu’il est des nôtres ? N’en demande pas trop. Pour me convaincre, j’ai besoin de preuves, car pour l’instant, il a réussi à me convaincre qu’il est capable d’aller très loin avec nous.
-Des preuves, je finirais par en trouver. Ou demande au type qui le suit de me fournir un rapport détaillé. Tout ce qu’il fait, qui il voit, avec qui il mange. Même le nombre de fois où il va aux toilettes. Je ne veux prendre aucun risque.
Krimo le lui promit. Ilyès aura son rapport rapidement. Deux jours après, il demanda à l’adolescent qui suivait Djamel depuis des mois s’il avait remarqué quelque chose de suspect.
-Je l’ai vu passer deux fois devant le commissariat. Il a aussi rencontré deux fois un homme…
-Tu n’as pas entendu de quoi ils parlaient ?
-Oui, de mariage, répondit l’adolescent. Je crois que c’est son futur beau-frère. C’est tout. J’ai pris des photos. Vous pourrez les récupérer au labo, dit-il en lui donnant le ticket. J’ai déjà réglé.
-Tu as dit qu’il est passé devant le commissariat ! Est-ce qu’il a croisé quelqu’un ? Est-ce qu’il est entré dans un taxiphone ? A-t-il envoyé du courrier ? Un colis ?
-Non, non…
-Où est-il maintenant ?, demanda Ilyès.
-Dans sa chambre à la cité. J’ai demandé à un copain de prendre la relève. Je sais combien vous voulez tout savoir de lui et de ses activités.
-Tu n’as pas pris de photos lorsqu’il était devant le commissariat ?
-Si… Mais je n’ai rien vu de suspect, dit l’adolescent. S’il y a quoi que ce soit, je vous laisserai un message.
Ilyès le remercia et lui demanda de le garder à l’œil. Krimo qui les avait écoutés, s’emporta presque.
-Ce que tu peux être têtu ! Tu vois bien que Djamel ne fait rien de mal. Tu te fais des films ! Ces comprimés te rendent paranoïaque et te donnent de ces idées ! D’ici quelques temps, tu auras des hallucinations. Tu vas même douter de moi. Vas-y doucement, lui conseilla Krimo. Et laisse Djamel tranquille.
-J’aurais bientôt des preuves. Il va le payer de sa vie. Son sort est entre mes mains.
Quand Djamel sortit de la cité et aperçut Mounir, en compagnie d’un homme âgé dans une voiture. Il hocha la tête et retourna dans sa chambre. Il prit son cartable et quelques affaires. Il se changea et enfila un sweat à capuche. Avant de les rejoindre, il s’assura que personne ne le suivait.
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