Des Gens et des Faits 66e partie

“LE SERMENT”

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Taos M’HAND Publié 07 Juin 2021 à 08:37

Résumé :  Norredine était soulagé de les savoir en bonne santé et en sécurité. Meriem pleurait de joie et de peine. Norredine fut bouleversé d’apprendre que son père n’était plus le même depuis l’attentat. Il regrettait de ne pas avoir été là pour eux. Quand il voulut savoir où était Djamel, Baya lui demanda d’aller au salon. Elles lui apprirent qu’il avait mal tourné. Norredine se demandait ce qu’il pourrait faire pour lui. Ils ne pouvaient pas l’abandonner à son sort, suite à des erreurs de jeunesse. 

Dès le lendemain, Mounir et Norredine se rendirent chez un procureur à la retraite. Ce dernier, une ancienne connaissance à son père, avait ouvert un cabinet d’avocats. Il accepta de les recevoir sans rendez-vous. Il prit des nouvelles de son ami et était désolé pour eux. Mounir lui raconta tout depuis le début. Maître B. prit des notes et posa quelques questions. 
- Il n’a pas vingt ans, dit Norredine. Il se droguait sans le savoir au début. Est-ce qu’on peut excuser ses erreurs ? 
- Il devra répondre pour ses actes devant la justice, dit Maître B. 
- Il a tenté de se rattraper. Il y a ces preuves, ces renseignements, ces photos. Il a parlé à un procureur avant qu’il ne soit découvert. Le groupe voulait attaquer le poste de police, insista Mounir. Ils ont changé les plans à la dernière minute. Allez savoir pourquoi. Ils s’en sont pris à cette pauvre famille. Leur fils a été interrogé. Il a confirmé qu’ils voulaient le liquider. S’il ne l’avait pas caché, il serait mort. 
- Je veux bien croire qu’il se soit repenti. Mais a-t-il négocié ?, les interrogea l’ancien procureur. S’il y a une traçabilité de ces négociations, il aura des chances de ne pas aller en prison. Il pourra bénéficier de la loi de la Clémence s’il est prouvé qu’il a vraiment regretté ses actes et l’assassinat de votre cousin, ajouta-t-il à l’intention de Mounir. En êtes-vous certain ?
- Oui, je n’ai aucun doute là-dessus, répondit le jeune homme. Il était bouleversé et mal dans sa peau. Il faut aussi retrouver l’homme qu’il a sauvé de la mort lors de sa première mission. 
- On devra aider la sécurité militaire à le retrouver. 
- Vous acceptez de le défendre ?
- Oui. Je dois bien ça à ton père, dit l’ancien procureur en leur donnant deux cartes où il souligna un numéro. Cela saute aux yeux que Djamel est aussi une victime comme les autres. Je le défendrai. Inchallah s’il ne bénéficie pas de la Rahma, il n’ira pas longtemps en prison. 
Norredine et Mounir le remercièrent avant de se lever. 
- Je m’occupe de lui dès demain, promit-il avant de leur serrer la main. Laissez votre adresse et votre numéro à ma secrétaire. Je vous contacterai dès mon retour. 
- Si vous voulez, on vous accompagnera demain, proposa Mounir. Est-ce qu’il pourra recevoir de la visite ? 
- Il faudra une autorisation. Laissez-moi du temps pour organiser tout cela. 
Mounir et Norredine quittèrent le cabinet. 
- Je dois retourner au boulot. Je passerai ce soir, promit Mounir. Va rassurer ta famille et occupe-toi d’elle en attendant. 
 - Le problème, c’est que je suis venu pour quelques jours. La situation est grave et je me sens impuissant. Je m’inquiète pour eux. Lorsque je repartirai, ils vont se retrouver seuls et sans soutien moral et financier. Si je décide de rester, mon avenir est fichu. 
- Contente-toi de profiter de l’instant présent. On a tout le temps pour trouver des solutions. On en reparlera plus tard, dit Mounir, avant d’arrêter un taxi pour se rendre au bureau. Ne traîne pas dehors.
Norredine rentra à la maison. Meriem surveillait son retour. 
- Alors ? Vous l’avez trouvé ? Vous lui avez parlé ? Qu’a-t-il dit ?
- Une question à la fois. Mais je peux répondre “oui” aux premières questions, la rassura-t-il. Quant à ce qu’il a dit, il attend d’avoir toutes les preuves de sa repentance pour le défendre. S’il a de la chance, il n’ira pas en prison. Si l’affaire passe devant un juge, il ira quelque temps à l’ombre. 
- Mais est-ce qu’il a des chances ?
- Yemma, demain il nous appellera, dit Norredine. Sois patiente. Tout rentrera dans l’ordre. Si tu le permets, je vais jeter un œil dans les affaires de Djamel.
Meriem ne refusa pas. Elle les lui montra. Alors qu’il ouvrait le premier carton, elle reçut un appel de la secrétaire de l’avocat. Elle lui demandait de mettre les affaires de Djamel de côté. Maître B. aura besoin d’y jeter un coup d’œil. 

 


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