Des Gens et des Faits 83e partie

“LE SERMENT”

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Taos M’HAND Publié 26 Juin 2021 à 21:04

Résumé Djamel regrettait de les avoir accompagnés, il souffrait autant que la famille du défunt qui pleurait encore sa mort. Lui-même ne se pardonnait pas d’avoir brisé leur famille, tout comme il ne pardonnera jamais à ceux qui s’en étaient pris à la sienne. Il leur faudra du temps pour se remettre. Lorsque Meriem parla de partir et qu’ils n’avaient plus rien à faire au pays, Djamel se braqua. Elle s’emporta lorsqu’il parla de retrouver Djamila. En plus de craindre pour sa vie, elle pensait au “qu’en dira-t-on !”

En fait, elle aurait fêté le retour de Djamel si toute sa famille était là, si elle en avait eu les moyens et surtout si elle n’avait pas craint de l’exposer au danger. Il n’y avait pas de quoi être fier. Tout ce qui comptait, était qu’il ait échappé à la prison et à la mort. Si seulement, il acceptait de partir. Elle en parla, une nouvelle fois, au risque de se quereller avec lui. Djamel n’était pas prêt de renoncer à son amie.
-C’est une victime comme il y en a des centaines d’autres dans le pays, lui rappela-t-il. Tu ne crois pas qu’elle n’en a pas assez vu pour que tu t’y mettes aussi ? Yemma, tu perds ton temps, en restant ici. Papa a besoin de toi et vous avez d’autres soucis. Vous devez préparer le mariage de ma sœur avant que Mounir et sa famille ne décident de changer d’avis. 
-Pourquoi sa famille changerait d’avis ? Mounir est sérieux, il tient à ta sœur. 
-Tout comme moi, je tiens à Djamila, mais cela ne t’empêche pas de me forcer la main à renoncer à elle. Les parents de Mounir n’étaient pas très loquaces. 
Ils ne nous ont pas invités à aller chez eux et Mounir n’est pas resté nous tenir compagnie.
S’il cède à la pression de sa famille, leur histoire ne tiendra pas le coup, sauf s’il est fort de caractère.
-C’est vrai, reconnut-elle. Ils ont bien fait la demande, mais ensuite, ils ont maintenu des distances. Mais Mounir a toujours été là. Il s’est même mis en danger, en te suivant plusieurs fois, lui rappela-t-elle. Il l’a fait par amour pour ta sœur. 
-Yemma, je veux faire la même chose que lui. Être là pour elle, car je l’aime vraiment. Si tu m’aimes un peu, laisse-moi la retrouver. Donne-moi ta bénédiction, j’en ai besoin autant que du pardon de khalti Nouara.
Meriem pleura. 
-Si je te la donne, ça voudra dire que tu resteras ici et que nous nous séparerons une nouvelle fois.
Djamel se rapprocha d’elle et lui prit les mains. 
-Je sais que cette étape sera dure pour nous deux, mais je vous rejoindrais un jour avec Djamila, promit-il. Dès que je le pourrais, je te le jure sur ma vie. 
Meriem consentit à lui dire les mots qu’il voulait entendre. 
-Va en paix ! Qu’Allah te garde, te protège et te vienne en aide dans tes projets. Si elle compte tant à ton cœur…
-Yemma, tu vas l’adorer ! 
-Tu l’as connue dans un autre contexte. Toi aussi, tu étais différent. Les épreuves de la vie vous ont changés. Ne t’attends pas à retrouver la Djamila de tes rêves. Mais dis-moi, est-ce que tu lui diras tout, tout… sur tout ce qui s’est passé ?
Djamel devint pâle et grave. Il lâcha les mains de sa mère et s’éloigna, allant regarder par la fenêtre. Il s’était déjà posé la question et se demandait comment elle prendrait les choses. 
-Chaque chose en son temps, dit-il. Je dois rétablir le contact avant… Gagner sa confiance…Si quelqu’un lui apprend que j’ai fait partie d’un groupe terroriste, il est sûr qu’elle ne voudra ni me voir et me parler. Je me serais rendu au foyer si ce n’était pas l’heure du couvre-feu. 
-Il ne faudrait pas que tu sois contrôlé le premier jour.
Meriem ne le lui dit pas, mais elle était décidée de l’accompagner le lendemain au foyer. Djamel qui ne ferma pas l’œil de toute la nuit, fut surpris de la trouver prête à partir avec lui.  
-Bonjour, dit-elle en souriant alors qu’il allait l’embrasser sur le front. Tu as dormi un peu ? demanda-t-elle en lui servant du café. 
-Merci… Tu sais, sans somnifère, je ne dors pas… Mais pourquoi t’es-tu levé ? Tu n’es pas obligée de m’accompagner. 
-Puisque tu as l’intention de faire ta vie avec elle malgré tout, alors, je dois faire sa connaissance, dit-elle. Inchallah qu’ils nous laisseront la voir. Allez, fais vite, nous n’avons plus de temps à perdre.
 

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