Des Gens et des Faits 86e partie

“LE SERMENT”

  • Placeholder

Taos M’HAND Publié 30 Juin 2021 à 08:51

Résumé :  Louisa remit la photo à Djamel. Il promit de revenir avec elle. Ils ne perdirent pas de temps et se rendirent à leur ancien quartier. Le cœur serré, Meriem sonna, elle expliqua à l’employée la raison de leur visite et dut attendre qu’elle aille chercher le courrier mis de côté. Si l’employée n’avait jamais vu Djamila, le chauffeur si. Il proposa même de les emmener à son lieu de travail, Meriem était bouleversée.

emma, pourquoi pleures-tu ?
-J’ai toutes les raisons du monde de pleurer…Je suis allée à la maison où nous avons vécu heureux avant que… Je n’ai même pas pu y entrer, dit-elle. Je voulais voir l’intérieur, s’ils ont gardé notre décoration ou s’ils ont tout changé. 
-C’est leur maison maintenant, ils en font ce qu’ils veulent, dit Djamel. J’espère qu’ils vous traitent bien, ajouta-t-il à l’intention du chauffeur. 
-Hamdoullah, on n’a pas à se plaindre, répondit ce dernier. Vous voilà arrivés…Vous voyez le hammam, c’est là qu’elle travaille et passe la nuit avec une autre dame que la vie n’a pas gâtée.
Meriem reconnut l’endroit où elle avait l’habitude de venir avec ses amies. Le bain comptait aussi un salon de beauté et de coiffure. Il y avait une boutique et un petit restaurant. Les clientes venaient parfois pour plusieurs heures. Elles trouvaient tout ce dont elles avaient besoin, sans sortir de la cour gardée par un agent de sécurité. Meriem fut la seule à entrer, car l’accès était interdit aux hommes. La nouvelle propriétaire des lieux qu’on nommera Guemra l’accueillit chaleureusement, puis lui demanda.
-C’est pour une douche ou un bain ? 
-Ni l’un ni l’autre.
-J’avais bien vu que vous n’avez rien amené avec vous, remarqua-t-elle. Mais comme vous le voyez, nous avons tout ce qu’il faut. Ou voulez-vous connaître les heures du travail ? C’est pourtant affiché à l’extérieur. Ou peut-être que vous ne savez pas lire... 
-Non… On m’a dit que vous avez des masseuses.
-Nous avons tout ce qu’il faut pour satisfaire les clientes, dit la dame. De quoi avez-vous besoin ? Vous voulez un rendez-vous ?
-On m’a dit que vous aviez une jeune masseuse, murmura Meriem. Je voudrais la voir et lui parler. 
Guemra fronça les sourcils, suspicieuse.
-Elle est en train de travailler. Je ne peux pas la déranger maintenant. Qu’est-ce que vous lui voulez ? C’est la première fois que vous venez et vous savez que j’ai une jeune masseuse. Vous la connaissez ? 
-Je dois la voir… Djamila sera contente de me revoir. Je suis une parente éloignée. Je la cherche depuis longtemps. 
-Ah non ! Désolée madame. Mon employée ne s’appelle pas Djamila. Vous vous trompez. On a dû mal vous renseigner, dit Guemra alors qu’on l’appelait de la salle. Excusez-moi, mais je ne veux pas vous trouver à mon retour.
Elle ferma la caisse à clef et se rendit dans l’arrière salle, mais Meriem attendit son retour. 
-Écoutez… Partez, je ne veux pas être impolie. Partez, la pria Guemra. Je n’ai pas de Djamila ici. 
-C’est bon, calmez-vous ! Je vais prendre une douche, décida Meriem. Est-ce que je peux avoir une serviette, un shampoing et du gel douche ?
-Ah non ! Ce n’est pas possible. Nous allons fermer. 
Meriem lui désigna le panneau.
-Vous fermez à 18 h. J’ai largement le temps de me doucher et de partir. 
Guemra commençait à s’emporter et devenait menaçante.
-Si vous ne partez pas tout de suite, j’appelle l’agent de sécurité. Je vous dis de partir. 
-Djamila est vraiment ici, en conclut Meriem. Vous ne voulez pas que je la voie ? Vous voulez la protéger ? Je vous en prie, je ne lui veux aucun mal. Allez lui dire que la mère de son ami est ici. Je ne lui veux que du bien. Mon fils attend dehors. 
-Comment s’appelle-t-il ?
-Djamel…
Guemra s’adoucit d’un coup. Elle lui fit signe de prendre place dans le hall où il y avait des bancs et des miroirs juste au-dessus.  
-Il fallait parler de lui, avant…

 À SUIVRE

 

[email protected]
Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00