Des Gens et des Faits 104e partie

“LE SERMENT”

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Taos M’HAND Publié 23 Juillet 2021 à 17:47

Résumé : Djamila dut s’interposer entre eux. Zaher ne croyait plus en son ancien ami. Il lui imputait les crimes et les disparitions commis dans la région. Djamel n’avait pas les mots pour se défendre. Il avait fait des erreurs qui le condamneraient aux yeux de tous. Djamila réussit à le convaincre de les laisser poursuivre leur chemin. Elle lui apprit qu’ils étaient mariés. Zaher leur conseilla de ne pas traîner dans la région, car les habitants ne seront pas tendres avec lui. Après avoir récupéré les certificats de scolarité, ils retournèrent au taxi qui les avait amenés et attendus. À peine Djamila était à l’intérieur qu’un groupe de jeunes tombèrent sur Djamel. Le taxieur démarra, craignant pour leur vie.

-Arrêtez ! Je veux descendre ! Je veux retourner là-bas. Ils vont le tuer.  Djamila ne cessait pas de regarder en arrière et ressentait chaque coup donné à son mari. 
-Arrêtez-vous ici ! Je veux descendre !
-Vous êtes folle ! Vous avez vu comment ils s’en sont pris à lui. Vous voulez subir le même sort ?, répliqua le taxieur. Je ne peux pas risquer ma vie. J’ai une famille qui m’attend… Calmez-vous.
-Si vous ne vous arrêtez pas tout de suite, cria-t-elle, je vais ouvrir et sauter.
-Hbelti ? Vous êtes folle, répliqua-t-il alors qu’elle ouvrait déjà la portière, le contraignant à ralentir. Attendez…On va retourner là-bas s’ils n’y sont plus. 
Djamila hésita le temps d’une seconde. Elle referma et le pria de faire demi-tour rapidement. Le taxieur avait le visage fermé, aussi effrayé qu’elle. Lorsqu’ils refirent le chemin en sens inverse, ils remarquèrent que la bande s’était volatilisée. Djamel gisait inconscient sur le bitume, méconnaissable. 
Aucune partie de son corps n’était épargnée. 
-Oh Mon Dieu, faites qu’il soit vivant.
Djamila sauta du taxi et s’assura qu’il respirait encore. Elle soupira de soulagement. Il était inconscient. 
-Allez ! Aidez-moi. Qu’est-ce que vous attendez ? Djamel, ouvre les yeux, je t’en prie ! Djamel ! Accroche-toi.
Le taxieur scruta les alentours avant de descendre et l’aider à le porter. Il reprit place derrière le volant et démarra en trombe, direction l’hôpital le plus proche. Djamila pleurait et le maintenait contre son cœur. 
-Je t’en prie… Ne me laisse pas.
Aux urgences de l’hôpital où ils se rendirent, Djamel ne fut pas pris en charge tout de suite. Il y avait eu un accident de la circulation entre un camion et un transport de voyageurs. On comptait de nombreux morts et des blessés graves. 
Djamel avait été installé sur un brancard. Djamila priait chaque personne portant une blouse blanche de s’occuper de lui. 
Elle voyait bien que le personnel médical était dépassé. 
-Si vous ne le prenez pas en charge maintenant, il va mourir, dit-elle à une vieille infirmière. Je vous en prie, pour l’amour de Dieu, faites quelque chose, sauvez-le.
-Est-ce que vous voyez ? Ce n’est pas un jour pour venir à l’hôpital. Les médecins sont dépassés, ils ne savent plus où donner de la tête. 
-Je vous en prie, lui aussi a besoin d’un médecin. Il a été agressé par une bande de voyous. 
-Je vais faire mon possible pour vous trouver quelqu’un, promit l’infirmière après avoir jeté un coup d’œil sur Djamel dont l’état n’était pas rassurant. Ne bougez pas d’ici.
Malgré la saturation du service, elle tint parole. Elle revint avec un médecin résident et retourna à son poste avant que Djamila n’ait eu le temps de la remercier. 
-Fait-il parti des blessés de l’accident ?
-Il a été sauvagement agressé, expliqua Djamila. Il est inconscient depuis… Je ne sais plus, mais depuis trop longtemps. Je vous en prie docteur, faites quelque chose. C’est mon mari. Je n’ai que lui…
-Calmez-vous ! Je m’occupe personnellement de son cas, promit le médecin résident avant de demander à un infirmier de prendre les renseignements personnels alors qu’il l’emmenait au service traumatologie. 
Djamila donna le nom, le prénom et son âge.
-Connaissez-vous son groupe sanguin ? A-t-il des allergies ?
-Je n’en sais rien…

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