Des Gens et des Faits 3e partie

Les flammes de la passion

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Yasmina HANANE Publié 06 Janvier 2021 à 21:01

Résumé : Feriel entame une discussion avec son fiancé. Ce dernier ne reconnaît plus la fille insouciante qu’il avait connue. Feriel revient sur le sujet du jour : elle estime que lorsqu’un couple se marie il doit se prendre en charge et fonder lui-même ses propres bases. 

Nazim acquiesce de la tête :
- Oui, je suis tout à fait d’accord avec toi, mais dans mon cas, c’est un peu différent. Ce qui ne veut pas dire que nous n’allons pas concevoir nos propres idées. Je suis encore au début de ma carrière. Je ne vais pas te bercer d’illusions et te promettre de tout régler en un tour de main, mais je sais que si tu m’épaules nous réaliserons tous nos rêves, et nos projets prendront forme en un laps de temps très court.
Feriel ne répond pas. Elle replonge dans ses méditations. Pourquoi le monde est-il si compliqué ? 
Elle s’étire sur son siège et étend ses jambes. Elle repense à ses parents. Ces derniers ne sont pas très chauds pour ce mariage. En particulier sa mère. Ils veulent pour elle ce qu’il y a de mieux. Nazim leur plaît, certes. Son sérieux, son éducation, son intelligence ne les laissent pas indifférents, mais il y a ce problème de sa famille. Elle se rappelle que son père a tenté par tous les moyens de donner sa chance à son futur gendre. Il lui a proposé un poste plus intéressant dans son entreprise, où il serait voué à un bel avenir, en sus d’un appartement qu’il choisira à sa guise dans ses nombreuses promotions. Un appartement bien situé, spacieux et bien éclairé, où leur couple n’aurait pas à souffrir.
Mais Nazim a poliment refusé. Quand sa fiancée lui en avait demandé les raisons, il lui avait répondu qu’aucune force au monde ne pourrait le séparer des siens, du moins tant que ses sœurs ne seront pas mariées. 
Au cœur de leurs nombreuses discussions, il avait été jusqu’à lui demander de bien réfléchir avant d’entamer le grand plongeon. La vie ne fait pas de cadeaux, et chacun devrait ramer à sa façon pour arriver à bon port. Lui, avait jusque-là su se contenter de peu pour répondre aux besoins des siens.
Feriel s’était sentie frustrée, mais n’avait pas insisté. Elle avait compris que seule la ruse pourrait démêler cette situation. En attendant, autant accepter de mener cette existence de “bagnard” à laquelle Nazim la destinait. Elle ne veut plus reculer. Oh non ! Pas du tout. Car elle serait la risée des siens et de sa famille, qui ne voient pas d’un bon œil ce mariage. Elle s’est imposée à eux et a confirmé son choix. Nazim est un homme bien. Alors, autant fermer les yeux sur le reste. Mais jusqu’à quand ?
Un crissement de pneus et une secousse la tirent de ses méditations. Elle ouvre les yeux pour constater que le véhicule venait d’être heurté par une camionnette venant en sens inverse. Elle eut juste le temps de pousser un cri, avant de se sentir propulsée par la portière.
Elle entend des gens crier et ensuite une terrible explosion. Qu’est-ce que c’était ? Elle n’arrive pas à ordonner ses idées et sent le sol bouger sous elle, avant de sombrer.
Elle ne reprendra connaissance que quelques heures plus tard. Ne se rappelant de rien, elle se demand où elle est. Une odeur d’éther, un plafond blanc, une lumière opaque… Elle veut soulever son bras et sent une légère pression. Il est relié à un flacon de sérum. Elle est dans un hôpital !
Elle tente de se relever, mais sa tête pèse une tonne. Elle a le vertige, et ses oreilles bourdonnent.
Elle se laisse retomber sur son oreiller. Des images défilent devant ses yeux. Elle se rappelle tout à coup de l’accident et porte instinctivement une main à son visage puis à sa tête. Non, elle n’a pas à s’inquiéter. À part quelques contusions, elle s’en est sortie indemne.
Et Nazim ? Où est-il ? 
Elle sent son cœur cogner dans sa poitrine. Et… Et s’il était mort ?
Elle tente encore de se relever, et cette fois-ci une infirmière arrive sur les faits :
- Non, vous ne pouvez pas encore vous relever. Vous êtes trop faible, mademoiselle.
- Je voudrais prendre des nouvelles de mon fiancé.
- Vous voulez parler de ce jeune homme qu’on a retiré du véhicule ?
- Oui. J’ai entendu une explosion avant de perdre connaissance, et cela n’était pas pour me rassurer.
 

(À SUIVRE)
Y. H.


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