Des Gens et des Faits 35e partie

Les flammes de la passion

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Yasmina HANANE Publié 13 Février 2021 à 20:05

Résumé : Nedjma est prête à se confier, ou plutôt à déballer son “trop-plein” à Nazim. Ce dernier a fini par la persuader de ne plus garder pour elle les émotions du passé. Il est non seulement prêt à l’écouter, mais il tentera de mettre un baume sur les nombreuses blessures de son âme. Plus confiante, la jeune femme est enfin prête à lui livrer les secrets de son passé. 

Nazim ne répond pas, mais le regard qu’il lui adresse est empreint d’une grande douceur. Nedjma détourne son regard et baisse les yeux :
- Cela remonte à une dizaine d’années. J’étais encore au lycée, en terminale. Je préparais mon bac, et mon seul souci était de décrocher le sésame qui me permettra d’accéder au palier supérieur. Je travaillais donc d’arrache-pied, et mes parents ne lésinaient sur aucun effort pour m’aider. J’étais douée dans les matières scientifiques et les mathématiques en particulier. J’aimais beaucoup aussi les autres matières, mais mes préférences allaient vers les chiffres et les probabilités. Nous avions une femme comme professeur de maths. Vers le milieu de l’année, cette dernière, qui attendait un enfant, était contrainte de prendre son congé de maternité. Elle sera illico presto remplacée par un autre professeur. Un jeune homme fraîchement émoulu de la faculté, mais assez compétent en sa matière. Dès que mes yeux rencontrèrent les siens, je compris que cet homme-là allait détruire ma vie. Comment ? Eh bien, imagine un peu une jeune fille, à peine sortie de l’enfance, qui n’avait d’autres buts dans la vie que celui d’atterrir à l’université, passer des nuits entières, voire ses journées, à penser à ce jeune homme, qui était son professeur de mathématiques. 
Partageait-il mes sentiments ? Je n’en savais rien. Par contre, sa gentillesse avec moi n’avait pas de limites. Parfois, sous prétexte de revoir certaines équations que je n’avais pas bien assimilées durant le cours, j’allais le retrouver dans la salle des professeurs, et il se faisait un plaisir de reprendre la leçon rien que pour moi. 
Était-ce pour m’épater ou pour m’attirer ? Nous jouions tous les deux à un jeu malsain à vrai dire. Lui devait avoir d’autres préoccupations. Peut-être une femme qui l’attendait à l’extérieur du lycée. Et moi, je devais penser aux examens qui approchaient à grands pas. Mais le cœur a ses raisons, que la raison elle-même ignore. Je ne pouvais lâcher prise. J’étais obsédée jusqu’aux os par les yeux rieurs et rêveurs de ce professeur, qui de son côté ne paraissait pas indifférent. 
Je pris soin de noter ses sorties, ses entrées, ses nombreuses interventions auprès des autres enseignants et aussi ses multiples participations aux travaux pratiques dans les autres matières et aux animations culturelles.
Il était adulé et sa compagnie très recherchée. Très sympa, il ne refusait aucune proposition pour aider les élèves ou même le personnel administratif.
Je me réjouissais de ses activités qui ne passaient pas inaperçues et me targuais de pouvoir l’approcher en dehors des classes pour d’autres explications sur le thème du jour ou sur d’autres sujets qu’il abordait sans complexe.
Ma mère avait remarqué mon air excité et avait mis mon agitation sur le compte des épreuves qui m’attendaient. Mais ce qu’elle ne savait pas, c’est que mon cœur triplait ses pulsations rien qu’à la vue de mon Casanova. 
J’étais plutôt triste à l’approche de la date des examens. Je n’avais pas le trac, mais autre chose. J’appréhendais le jour où, mon bac en poche, je devrais quitter le lycée et… mon bien-aimé.

 

 

(À SUIVRE)
 Y. H.

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