Des Gens et des Faits 39e partie

Les flammes de la passion

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Yasmina HANANE Publié 17 Février 2021 à 19:48

Résumé : Nedjma et Mustapha unirent rapidement leurs destins. Les hésitations familiales n’étaient plus de mise. La jeune fille avait tant plaidé sa cause devant ses parents, que ces derniers finirent par l’accepter et le considérer comme ce fils qu’ils n’avaient jamais eu. À la rentrée scolaire, Mustapha est retourné au Sud pour demander sa mutation. 

Cela lui prit quelques semaines. Un temps que je jugeais trop long. Je n’arrêtais pas de l’appeler pour lui demander de rentrer. Il me promettait à chaque fois de faire de son mieux pour me rejoindre le plus tôt possible. 
Deux mois plus tard, il revint avec armes et bagages pour s’installer chez mes parents. Je ne disais rien au début, mais, ne voyant rien venir, j’osais poser la question qui me brûlait les lèvres et lui demandais s’il n’allait pas entreprendre des procédures pour l’acquisition d’un logement. Nous pouvions d’ailleurs louer un deux-pièces quelque part en attendant d’avoir un “chez-nous”. 
Mustapha se met à rire et me dit :
- Pourquoi chercher ailleurs alors qu’on est bien ici ? Toi, tu restes avec tes parents et moi, je complète ton petit  bonheur, en restant auprès de toi. Ne suis-je pas le mari et le fils ? Allons, Nedjma ! Tu espères habiter ailleurs alors que l’appartement de tes parents est assez spacieux pour héberger une armée.
- Mais nous ne sommes pas chez nous, m’écriais-je.
- Un jour nous aurons un chez-nous, mais le coût du mobilier augmente de jour en jour, d’où la nécessité de serrer la ceinture jusqu’au dernier trou un bon bout de temps. Nous allons mettre nos économies en commun et même nos salaires dans un compte spécial logement, afin d’épargner rapidement et de réunir la somme requise à l’achat d’un appartement.
Il connaissait mes faiblesses et moi je ne voyais que du feu.
- Si c’est le cas, ton but est fort louable, lui répondis-je. Je pense que même mes parents nous aideraient.
- Ils le font déjà, puisque nous avons le gîte et le couvert.
- Ils feront encore mieux. Je vais leur demander ma part de l’héritage. Nous avons des biens. Beaucoup de biens. Je suis fille unique et mes parents seront heureux de me céder leur part, chacun de son côté, si je la leur demande. Mais je préfère prendre ce qui m’est dû en premier. Si cela ne suffit pas, nous allons les solliciter.
Il lève la main et m’arrête dans un geste négatif :
- Tu veux qu’on me prenne pour un homme sans scrupules ? Voyons, Nedjma. Nos deux salaires nous permettraient dans quelques années d’acquérir notre propre logement. Ton héritage, tu le garderas pour plus tard (il s’approche de moi en murmurant), pour nos enfants par exemple.
Je sentais mon cœur faire des bonds insensés dans ma poitrine. Des enfants, une famille, un homme que j’aime…
Je ferme les yeux pour savourer ce bonheur qui inondait mon existence. Mustapha me prend dans ses bras et me dit :
- Tu es heureuse, Nedjma. Cela se voit et se ressent. Je ne vais pas briser ce bien-être en toi, ma chérie, et je te dis tout de suite que je suis prêt à construire ce bonheur de mes propres mains. Je vais travailler nuit et jour pour assurer notre avenir et celui de nos enfants. Tu aimes les enfants, n’est-ce pas ?
- Oh oui ! Oui bien sûr. Quel question 
absurde !  m’écriais-je.
Je sautais de joie à la perspective d’être bientôt mère. Que pouvait donc manquer à ce bonheur qui m’inondait que la présence d’un enfant ?
Mustapha semblait heureux lui aussi. Il retira de sa poche un écrin en velours :
- Rien qu’à cette pensée, tu mérites un 
cadeau.
Je pris la boîte qu’il me tendait et l’ouvris. Une belle chaîne en or blanc sertie de petites perles de culture s’étalait devant mes yeux telle une femme qui me narguait. Pendant un moment j’eus le souffle coupé. C’était trop beau, trop précieux.
Je sautai au cou de mon mari et me mis à pleurer. Mais, comme s’il le savait, Mustapha me tendit un mouchoir et me fit asseoir auprès de lui :
- Assez d’émotion pour aujourd’hui, laissons un peu pour les jours à venir.

 


(À SUIVRE)
 Y. H.

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