Des Gens et des Faits 46e partie

Les flammes de la passion

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Yasmina HANANE Publié 26 Février 2021 à 20:10

Résumé :  Nassima raconte à Nedjma des choses sur son mari qui la laissent perplexe. Joueur invétéré, ce dernier dépense la quasi-totalité de son salaire dans les salles de jeu et ne subvient plus aux besoins de ses enfants. Un argument de taille, qui confirme davantage les soupçons de Nedjma.

Elle regarda l’argent, puis me regarda, avant de repousser ma main dans un signe de négation :
- Non, merci. Je ne peux pas… Mes enfants mangent à leur faim grâce à Dieu.
Je retendis ma main en insistant :
- Voyons ! Tu m’offenses par ton refus. Je veux me racheter, vois-tu ? Je veux faire un petit geste de gratitude envers toi.
Elle ouvrit tout grands les yeux :
- De gratitude !
Je hochais la tête :
- Grâce à toi je découvre enfin la réalité, aussi amère soit-elle !
Elle laissa échapper deux longues larmes sur ses joues :
- Tu es la bonté personnifiée, Nedjma.
- Alors accepte mon aide. Je… Je saurai trouvais une solution à notre embarrassante situation.
Nassima pleurait ouvertement. Elle prit ma main et tenta de l’embrasser. Je la retirai promptement.
- Je ne suis pas une sainte, ni le prophète. Je n’aimerais pas que tu te sentes mon obligée. Je n’ai fait qu’un petit geste envers tes enfants. Je pourrai en faire d’autres si les circonstances me le permettent. 
Nassima se leva en s’essuyant les yeux :
- Que Dieu vous protège, toi et ton enfant, et que tous les malheurs tombent sur notre… mari indigne !
Je ne répondis pas. J’étais encore sous le choc de cette révélation que je n’attendais aucunement. Des images passaient devant mes yeux. Des images de mon mariage. Des moments où j’ai cru que le bonheur était à portée de main. Une illusion. Un mirage. Je comprenais maintenant amplement les multiples hésitations de Mustapha à chaque fois que je tentais d’en savoir davantage sur lui et sa famille.
Nassima me regardait sans rien dire. J’étais autant désolée pour elle que pour moi. 
Je me levai et me mis à marcher de long en large dans ma chambre. Quelque chose en moi refusait d’admettre cette réalité pourtant omniprésente. 
Au bout d’un moment, je demandai :
- Il sait que tu es venue me voir ?
Nassima secoua sa tête :
- Non, il ne le sait pas. Il ne sait pas non plus que j’ai retrouvé ton adresse dans ses affaires. Il m’aurait battue à mort si c’était le cas.
- Quoi ? Il te bat ?
Elle baissa les yeux et se remit à pleurer :
- Il est parfois difficile d’admettre la vérité, mais c’est le cas. Mustapha est un monstre. À chaque fois que l’envie le prend, il n’hésite pas à me battre à mort et devant les enfants. Parfois, il s’en prend même à eux.
J’étais sidérée !

 


(À SUIVRE)
 Y. H.

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