Des Gens et des Faits 58e partie

Les flammes de la passion

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Yasmina HANANE Publié 12 Mars 2021 à 19:54

Résumé : Après le passage de Nedjma, Nazim médite encore sur son sort. Il s’était juré de ne plus tomber dans le piège des sentiments. Mais il est tombé amoureux au moment où il s’y attendait le moins. Nedjma semble réticente aux sentiments, mais il sait qu’un homme de la trempe du Dr Lyès saura lui faire changer d’avis.

Nazim secoue la tête. L’image lui paraît irréelle. Comme dans un conte de fées, le prince devrait plutôt être jeune et beau. Tiens ! Comme lui par exemple !
Il oublie un moment que son visage n’est plus celui qui faisait chavirer le cœur des jeunes filles. 
Oui, un prince, un prince beau et amoureux.
Il sourit et la douleur de ses sutures se réveille. Il revient alors sur terre et porte la main à son visage. Un visage qui n’en est plus un.
Il passe une main sur les bandages. Ses yeux s’embuent de larmes. Non ! Il n’est plus le prince beau et attirant. Il n’est qu’une loque qui ne fait plus le poids sur une balance où 
souvent le physique prend un grand espace. 
Il se laisse tomber sur son lit et se met à pleurer à chaudes larmes. 
La porte de sa chambre s’ouvre au même moment. Nedjma demeure interdite un moment, avant de s’approcher de lui. Apparemment, il n’a pas encore senti sa présence. 
Nazim pleure. De rage ? De dépit ? Elle n’en sait rien. Pourtant, elle comprend assez le comportement de son ami. Elle même avait connu des moments de profonde détresse. Il lui avait fallu des jours, voire des mois, pour sortir de ce labyrinthe qui menaçait de l’engloutir.
Nazim lui a pourtant semblé plus fort pour supporter toutes les épreuves qu’on lui imposait. Il avait fini par s’habituer aux lieux, à son entourage immédiat et s’était lié d’amitié avec plusieurs patients qui l’avaient pris aussitôt en sympathie.
Nazim a un caractère très doux. Il est aussi doté d’une intelligence hors du commun et jouit d’une grande 
culture.
Bien entendu, il souffre encore de son état. Il n’a plus de visage, 
comme il aime à le lui répéter. Mais elle ne le connaît qu’avec ses pansements et ses bandages, et cela ne l’empêche pas d’apprécier sa 
compagnie.
Le jeune homme lui avait montré des photos de lui avant cet horrible accident. Il était non seulement très beau, mais doté d’un charme fou. Elle ne doutait pas une seconde que ses conquêtes étaient nombreuses. Cet homme n’avait pas besoin de courtiser une fille pour l’attirer. C’était plutôt le contraire qui avait dû se passer.
Elle allonge son bras et pose une main sur son dos. Il sursaute à ce contact et se relève promptement en passant une main nerveuse sur ses yeux. Il tente de se détendre avant de se retourner vers Nedjma :
- Ah, c’est toi ! Je ne t’ai pas entendue arriver.
- Je viens d’entrer dans ta chambre. Comment te sens-tu aujourd hui ?
Elle a sciemment évité de lui demander pourquoi il pleurait. Nazim est si fier qu’il aurait pris la question pour une insulte.    
- Ça va, répondit-il. Je me sens un peu mieux.
- Le Dr Lyès n’est pas venu te voir ?
- Si, il est passé hier soir et m’a amplement rassuré sur l’évolution positive de la deuxième opération. Je reconnais aussi que mes sutures me font moins mal. Beaucoup moins mal qu’il y a deux jours.
- À la bonne heure. Je suis heureuse pour toi.
- Merci. Et toi comment te sens-tu ? Ta jambe va mieux ?
- Oui. Je dois subir l’intervention avant de tirer des conclusions. Mon orthopédiste est plutôt optimiste. 

 

 


(À SUIVRE)
 T. M. 

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