Des Gens et des Faits 62e partie

Les flammes de la passion

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Yasmina HANANE Publié 17 Mars 2021 à 08:32

Résumé :  La conversation a permis aux deux jeunes gens d’affirmer chacun sa personnalité. Nedjma n’a jamais connu le visage de Nazim, mais elle appréciait son caractère. Elle lui demande de patienter. Ils étaient encore si fragiles tous les deux. Mais Nazim est impatient et jaloux. Si bien qu’il brusque la jeune femme. Néanmoins, il reconnaît son erreur.

Nedjma ébauche un sourire.
- Tu reconnais tes erreurs, c’est déjà beaucoup. Mais s’il te plaît, épargne-moi dorénavant tes scènes de jalousie.
- Promis. Tu ne m’y reprendras plus. Je vais tâcher de prendre mon mal en patience.
- Parfait. Tu te conduis enfin en vrai gentleman. 
- Un gentleman ? Comme aux siècles précédents ?
- Oui. Nous n’avons fait que changer d’époque. Rien d’autre n’a changé en vérité chez l’humain. À l’époque des gentlemen, on kidnappait les femmes et on s’enfuyait en les emportant. C’était à qui mettra la main par n’importe quel moyen sur sa dulcinée.
Nedjma se met à rire.
- Je crois que je fais fausse route. Je voulais juste que tu t’assagisses un peu.
- Je suis le plus sage des hommes. Dans le cas contraire, je n’aurais pas hésité une seconde à te sauter dessus. Te rends-tu compte au moins que nous sommes tous les deux seuls dans une chambre de cette immense clinique ? Je pourrais t’enfermer et te garder autant que je le voudrais près de moi. Mais je suis trop sage pour que de telles pensées effleurent mon esprit. Ne trouves-tu pas ?
Nedjma lui donne une tape dans le dos.
- Monsieur se prend pour un Don Juan ! Je vais devoir faire très attention la prochaine fois que je viendrais te voir, afin de ne pas tomber dans ton piège de séducteur. 
Elle rit.
- Je pense sincèrement ce que je dis. N’est-ce pas que tu risques de me séduire ?
Nazim se met à rire.
- Moi, je suis déjà séduit. Si cela peut te rassurer, je pourrais t’assurer que rien de fâcheux ne t’arrivera avec moi, Nedjma. 
Elle se lève et l’embrasse sur les deux joues où ce qui semble être ses joues.
- Je n’en doute pas. Mais je crois qu’il est grand temps pour moi de me sauver. J’ai passé trop de temps auprès de toi aujourd’hui. À ma prochaine visite, nous irons faire une longue promenade dans le parc.
- Et ça sera pour quand ?
- Je n’en sais rien. Disons que je préfère t’en faire la surprise.
- J’adore tes surprises. 
- Alors prends ton mal en patience.
- Ai-je une autre alternative ?
- Petit crétin. Je ne vais pas m’attarder davantage. Je te laisse savourer ta lecture. 
- Oh j’ai complètement oublié que tu m’avais ramené de la lecture. Ce sera un vrai régal. 
- Alors bonne lecture, et à bientôt.
Les jours passèrent. Nazim subira plusieurs autres opérations. Dr Lyès l’avait surpris et Nazim était plutôt serein. Il sentait que son visage prenait forme enfin et ressentait la présence de Nedjma à ses côtés comme un baume bienfaiteur sur ses nombreuses blessures, tant morales que physiques. 
La jeune femme s’était fait opérer de sa jambe et avait depuis quelque temps repris des séances de rééducation. Maintenant on remarquait à peine son handicap. Elle utilisait certes encore sa canne, mais on avait du mal à croire qu’il y a à peine quelques mois, elle boitait franchement. Nazim était content pour elle et n’attendait que le jour où, débarrassé de ses bandages, il pourra lui aussi reprendre une vie normale et enfin goûter au bonheur de ce bas monde.
Cela fait déjà plusieurs mois qu’il était “enfermé” dans cette clinique et dans ses bandages. À chaque fois qu’il demandait au Dr Lyès s’il pouvait enfin entrevoir ne serait-ce qu’une partie de son visage, ce dernier l’exhortait à la patience. Excédé, Nazim finira par battre en retraite. 

 


(À SUIVRE)
 T. M. 

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