Des Gens et des Faits 64e partie

Les flammes de la passion

  • Placeholder

Yasmina HANANE Publié 19 Mars 2021 à 18:52

Résumé :  L’heure a sonné pour Nazim pour l’enlèvement de ses pansements. Dr Lyès est venu le lui annoncer et l’invite dans son cabinet particulier. Un geste qu’il ne réserve qu’à ceux avec qui il se sentait très proche. Nazim sentit un malaise le gagner. Est-ce dans ce cabinet aussi que le médecin recevait Nedjma ?

Le médecin se met à rire.
- Tu parles comme un savant dans un laboratoire étranger au sien. Bien sûr que je prends mes précautions pour éviter tout risque d’infection. Pour cela, tu n’as qu’à jeter un coup d’œil derrière toi.
Nazim se retourne et constate que sous les longues tentures qui ornaient le mur se cachait une porte. 
- Tu vois, Nazim. Je ne suis pas aussi inconscient que tu le penses. Avant tout, je suis un chirurgien averti.
- Bien docteur. Alors finissons-en.
- À la bonne heure, mon garçon. Tiens enfile d’abord cette blouse et met ce bonnet en plastique sur tes cheveux.
Le jeune homme s’exécute, et le médecin qui avait de son côté enfilé une tenue de bloc lui cède le chemin.
- Après-toi. Tu vas tout droit t’allonger sur le divan qui te fait face.
Il donne la lumière et le plafonnier s’allume. Une chaude lumière blanche inonde les lieux. Nazim avance d’un pas hésitant vers le divan indiqué, avant de s’y allonger.
- Prends tes aises et surtout détends-toi.
Nazim prend une longue inspiration et jette un coup d’œil au médecin. Ce dernier semblait avoir préparé le matériel nécessaire qu’il ressortit d’un stérilisateur encastré dans le mur.
Il s’avance d’un pas assuré vers son patient.
- Je vais d’abord mouiller tes bandages avec une lotion spéciale afin qu’ils se décollent de la peau et sans que nous ayons à trop tirer dessus. Voilà c’est fait. Maintenant ne bouge plus et ferme les yeux, je vais d’abord couper les extrémités avant de pouvoir dégager tout “le masque” d’une seule traite.
Nazim sentait les pulsations de son cœur battre la chamade. Sera-t-il déçu ? Ou bien sera-t-il agréablement surpris et comblé ? Les coups de ciseaux du chirurgien autour de son visage résonnaient tel un marteau dans sa cervelle. Il aurait voulu arracher lui-même les bandages. Il aurait aimé enlever cette carapace qui l’étouffait et qui, depuis des mois, cachait ses nouveaux traits. Le médecin dépose enfin ses ciseaux et se frotte les mains.
- Prêt, Nazim ?
Le jeune homme qui avait la gorge trop nouée pour répondre se contente de hocher la tête.
- Parfait mon garçon. Je vais tirer sur le “masque”. Cela ne fera pas mal, mais le contact avec l’air pourra te provoquer quelques picotements assez désagréables qui se dissiperont au fur et à mesure que la nouvelle peau de ton visage adhère à l’environnement. Tu me suis bien, n’est-ce pas ?
Nazim hoche la tête encore une fois. Il était si habitué à ses bandages que, quelque part en lui, il se sentait un peu triste à l’idée de devoir s’en débarrasser. Surprenant, n’est-ce pas ? L’être humain est insatiable dans ses désirs. Il avait attendu ce grand jour. Et maintenant ? Le médecin tire d’un coup sec sur le pourtour du masque et ce dernier se détache sans difficulté. Nedjma traverse le parc et se dirige vers le grand bâtiment. Elle évite l’ascenseur bondé de monde à cette heure de la journée, et prend les escaliers. Sa jambe tirait encore et elle s’aida de sa canne pour monter jusqu’au deuxième étage. Elle arrive essoufflée devant la chambre de Nazim et passe une main nerveuse sur ses cheveux avant de tourner la poignée. La chambre était vide ! Nedjma jette un regard circulaire autour d’elle et constate que Nazim n’avait pas pris son livre avec lui comme à ses habitudes lorsqu’il allait se promener. Où est-il donc passé, se demande t-elle ? Elle dépose une boîte contenant des petits fours sur la table de chevet et ressort en clopinant de la chambre.

(À SUIVRE)
 Y. H.

[email protected]
Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00