Des Gens et des Faits 68e partie

Les flammes de la passion

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Yasmina HANANE Publié 23 Mars 2021 à 23:47

Résumé :  Enfin, tout est bien qui finit bien pour Nazim. Le Dr Lyès s’est surpassé pour lui redonner des traits réguliers et un visage  parfait. Le jeune homme sent s’envoler les dernières réticences. Nedjma le taquine. Elle est si heureuse pour lui qu’elle lui propose son bras pour le reconduire dans sa chambre.

Ils rient et quittent le cabinet particulier du Dr Lyès. Ce dernier les suit des yeux un moment alors qu’ils ressortaient tous les deux dans le grand couloir.
Il tire sur sa blouse, avant de l’enlever et de la jeter avec rage sur son divan. 
Nazim ouvre la porte de sa chambre :
- Après-toi, ma chère amie.
Il rit :
- C’est drôle. Il y a à peine deux heures, j’étais encore ici à me morfondre. Lorsque le Dr Lyès est venu me proposer ses services pour la dernière étape, j’étais tellement nerveux que je ne savais plus quoi faire. J’appréhendais surtout le moment où j’allais devoir m’affronter à moi-même, je veux dire à mon nouvel aspect.
- Et maintenant ?
- Je donne ma langue au chat (il rit) ; je te donne la parole. Me vois-tu heureux ou bien ai-je l’air de quelqu’un qui hésite encore à sortir de son trou ?
- Je dirais plutôt que tu es pressé de sortir de ton trou. Il y aura de toute façon beaucoup de mouches autour de toi.
- Je n’aime pas les mouches. En particulier celles qui s’approchent trop des hommes sans défense comme moi. Tu veux me faire croire que je ne pourrai plus montrer ma tête sans me faire agressé ?
Nedjma fait la moue :
- Peut-être bien. Je ne pourrais répondre dans l’immédiat à cette question. Et si on faisait l’essai tout de suite ?
- Tu me proposes une prome-nade ?
- Pourquoi pas ? À condition cependant que tu t’habilles plus décemment.
- Oh ! mademoiselle prend déjà ses grands airs.
- Non, pas du tout. Je te vois très mal déambuler dans le jardin avec ce 
pyjama où s’accrochent encore quelques fils et d’où se dégage cette odeur tenace d’éther et d’alcool.
- Tu as raison. Mais si je me mets sur mon trente et un, ce n’est pas pour tourner dans ce jardin dont je connais déjà chaque recoin.
Elle le regarde d’un air amusé :
- Tu veux déjà sortir ? Tu es pressé de sentir le regard des autres sur toi ?
- Dis plutôt que je suis pressé d’humer le vent de la liberté. Je me sens si libre, si indépendant, si vivant… Je renais de mes cendres, Nedjma. Peux-tu comprendre cela ? (Il se tape la tête.) Mais, pardi, bien sûr que tu le comprends ! Tu es passée par là.
La jeune femme l’écoute toujours d’un air amusé :
- Nazim, je te comprends. Tu as raison de vouloir vivre à cent à l’heure après toutes ces épreuves que tu as subies. Mais, crois-moi, il te faut encore du temps. Tu es obligé de t’habituer tout d’abord à ta nouvelle apparence et ensuite, comme te l’a si bien précisé le Dr Lyès, il ne faut pas brûler les étapes. Ta peau est encore fragile, elle ne supportera pas aisément les changements atmosphériques dans l’immédiat. Laisse-la d’abord s’habituer à l’environnement. Lorsque tes cicatrices et les rougeurs qui soulignent encore tes traits ne seront plus aussi visibles, tu pourras penser à sortir autant de fois que tu en auras envie. Tu iras alors où bon te semblera. Peut-être tout d’abord te payer un bon dîner dans un grand restaurant, question de tâter le terrain ou de revivre des expériences.
Nazim se met à rire.
- Tu ne veux donc pas croire qu’aucune femme ne pourra plus m’attirer en dehors de toi ?
- Hum ! J’aimerais bien le croire, figure-toi, mais, enfin, seul l’avenir nous le dira.
Nazim s’assoit sur son lit et tire de la poche de son pyjama un long tube :
- Le Dr Lyès m’a demandé d’étaler cette crème toutes les deux heures sur mon visage. Il m’a demandé aussi d’éviter le soleil pendant au moins quelques jours ou de sortir avec un foulard sur le visage. J’avoue que l’expérience ne  me tente pas. Je n’aimerais pas encore ressentir un “masque” sur mon visage même si ce n’est qu’un simple foulard.
- Je vois que tu reprends tes sens et ton sérieux.
- Pour l’instant je sens que mon estomac réclame son dû. J’ai une de ces faims !

(À SUIVRE)
 Y. H.

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