Des Gens et des Faits 72e partie

Les flammes de la passion

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Yasmina HANANE Publié 29 Mars 2021 à 08:53

Résumé : Nedjma raconte en détail ce qui s’était réellement passé entre elle et le Dr Lyès. Ce dernier l’avait menacée de défigurer Nazim, si elle s’entêtait à repousser sa proposition. Un chantage qui laisse la jeune femme perplexe. Elle tente de repousser l’échéance de sa réponse afin de mettre le jeune homme à l’abri des mauvaises intentions du médecin. 

E-lle se tut et pousse un soupir, avant de poursuivre :  
- Des jours passèrent. J’évitais de rencontrer le médecin ou de répondre à ses appels téléphoniques. Que pouvais-je lui dire ? Que je n’avais pas encore tranché ? Que j’étais indécise ? Une indélicatesse de ma part aurait précipité ta destruction. Alors je pris mon mal en patience tout en espérant que le Dr Lyès finira par entendre raison. J’ai tellement prié pour cela que finalement mon souhait a été exaucé. Quand je t’ai retrouvé tout à l’heure dans son cabinet, je n’ai pas pu retenir mes larmes, ni réprimer mes sanglots. Ce médecin a peut-être remis sa proposition en cause. 
- Non, l’interrompt Nazim.
- Hein ?
- Non, je pense plutôt qu’il n’a pas eu le temps d’exécuter sa menace. Tu es arrivée au bon moment.       
- Comment le sais-tu ? Tu étais déjà débarrassé de ton “masque” à mon arrivée.
- Oui, mais tu oublies les imperfections. Ce médecin a fait exprès de laisser “traîner” quelques rougeurs et cicatrices çà et là afin que je lui demande de les “corriger”. C’est à cette étape qu’il aurait exécuté son plan.
Horrifiée, Nedjma porte une main à sa bouche :
- Quelle stratégie machiavélique ! Je n’avais vu que du feu.
- Moi aussi, figure-toi.
- Oh Nazim ! Tu l’as échappé belle. Je crois que nous sommes protégés par la divinité.
Il lui prend les mains et les porte à ses lèvres.
- Je crois en la divinité, mais toi aussi tu as su me protéger en arrivant à point.
- Ce n’était qu’une simple coïncidence.
- Malgré cela, c’était le moment crucial qu’aurait choisi le Dr Lyès pour passer à l’action. Je comprends mieux maintenant son empressement pour m’enlever les pansements dans son cabinet particulier. Ce cabinet où il ne reçoit que les plus proches de ses patients.
Nedjma se blottit contre lui.
- Tu comprends donc l’ampleur de ma tristesse. J’étais tombée des nues à sa proposition. Mais ma tristesse s’est accentuée à ta vue tout à l’heure. Tu es redevenu le bel homme, l’homme que toutes les femmes convoiteraient sans protocole. Je sentais comme une barrière à l’orée d’une fontaine, alors que je mourais de soif.     
- Tu veux dire que tu regrettes le 
Dr Lyès, lance Nazim, d’un air amusé. 
Elle rit.
- Taquine-moi si tu veux… Mais j’avais peur, peur de te perdre alors que je venais à peine de te retrouver.
À ce moment précis, la porte s’ouvre et le Dr Lyès apparaît. Nazim se sent prêt à lui sauter dessus à la moindre incartade, mais il n’en eut pas besoin. 
- Je vois que vous vous retrouvez, jeunes gens, lance le médecin sur un ton où perçait plutôt l’indifférence.
Il se retourne vers Nazim.
- Je pense que Nedjma t’a mis au courant des projets que j’ai édifiés pour elle.
- Dites plutôt du plan machiavélique que vous avez érigé à mon encontre pour l’accaparer.
Le médecin hausse ses épaules.
- À la guerre comme à la guerre, tous les coups sont permis. Il y a ensuite un gagnant et un perdant. J’avoue que je n’aime pas perdre. J’en ai même horreur. C’est ce qui en a fait la clé de mes succès. Mais lorsqu’il m’arrive de perdre, je sais perdre loyalement.
Il soupire.
- Pourtant, c’est toi-même qui m’avais reproché ma solitude, Nazim. Tu avais insisté tant et tant pour que j’y mette fin. Tu m’avais redonné le goût de tenter d’autres conquêtes et de m’ouvrir d’autres horizons sentimentaux. Mais ce que tu n’avais pas prévu, c’est que le hasard joue parfois de mauvais tours.

 


(À SUIVRE)

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