Des Gens et des Faits 16e partie

LES VOIES DE L’AMOUR

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Yasmina HANANE Publié 19 Avril 2021 à 00:46

Résumé : Nous sommes tout de suite éblouis par la grandeur et le luxe de la grande villa de Fatten Alibey. Son homme de confiance nous accueille avec courtoisie. Il nous sert une collation et nous remet la carte de visite du notaire, que nous devions rencontrer le jour même.

L’homme nous raccompagne jusqu’au portail et nous indique avec des gestes une station de taxi qui se trouve de l’autre côté du quartier.
Nous trouvons facilement un taxi, et Djamil montre la carte de visite du notaire au chauffeur qui hoche la tête et démarre en trombe.
Istanbul, autrefois appelée Byzance ou Constantinople, construite en partie sur l’Europe et sur l’Asie, me parut unique au monde. Pourtant, je venais à peine de frôler son sol.
Une étrange sensation s’empare de moi alors que nous traversons la vieille ville. Des mosquées fort belles et majestueuse s’élève l’appel du muezzin à la prière du crépuscule (el-maghreb), donnant aux anciens quartiers un air nostalgique et serein. Les souks et leurs étalages d’épices, de tissus, de fruits et légumes, de chèches et tarbouches et d’autres curiosités attirent le touriste comme un aimant. Les objets artisanaux et les tapis sont très recherchés. 
Je ne peux détacher mon regard de cette foule qui, à l’approche de la nuit, se dirige vers les différents restaurants traditionnels alignés tout au long des trottoirs, afin de goûter aux plats locaux. Une odeur de sauces épicées pénètre dans vos narines avant de vous prendre à la gorge. Je salive. Les barbecues s’allument pour proposer de succulentes grillades de poisson et de viande (poulet, perdrix, chevreau, agneau, etc.). Alors que des pyramides de fruits de saison sont montées sur des tables en bois d’acajou.
Dans le taxi qui se faufile à travers les dédales des rues anciennes et forts belles, Djamil tout comme moi gardons le silence. Il est subjugué lui aussi par tant de beauté.
Des quartiers émergent, et avec eux d’autres surprises. Peu importe l’heure. J’avais envie de descendre du véhicule et de me promener à travers ces vieilles maisons et ces restos, ces magasins de luxe, ces galeries, 
ces antiquaires, et découvrir les secrets enfouis dans ces murs anciens, qui ne demandent qu’à se confier. 
Istanbul commence à m’enivrer. C’est l’Europe avec une touche orientale dans un décor architectural, vestige de l’Empire ottoman.
Nous traversons Taksim, Galata, Galatasaray, avant d’arriver à Péra. Le chauffeur de taxi s’arrête devant une petite maison construite dans le style ancien, très belle et fort bien entretenue.
Tout comme partout ailleurs à travers l’ancienne ville, l’odeur de jasmin et de plantes nocturnes se dégage des balcons et des jardins alentour.
Djamil règle la course et me prend par les épaules :
- Tu as l’air ému, Narimène.
Je pousse un soupir.
- Bien plus que tu ne le penses. Je suis sous le charme d’Istanbul.
- Tout comme moi. Cette ville recèle tant de mystères et tant de secrets qu’on se laisserait facilement séduire au premier abord.
- Je suis subjuguée par tant de beauté. Ici l’ancien se mêle au moderne sans transition. On dirait qu’il y a une continuité en tout. Dans l’architecture, les cafés, les rues, les terrasses… C’est magique, c’est fantastique.
- Le tourisme est une priorité dans ce pays.
- Cela va de soi. Je ne cesserai pas de contempler ces dôme et ces vieux sites, témoins de tant d’histoire et d’authenticité. C’est fabuleux. Et puis il y a ces odeurs…L’odeur forte du café préparé sur la braise, l’odeur des épices et des sauces relevées. L’odeur sucrée des pâtisseries. Ah ! Djamil, j’ai l’impression de vivre un rêve.
- Ce rêve est partagé, Narimène. Nous aurions même le temps de le prolonger une fois notre mission accomplie.
Je reviens sur terre. Dans mon euphorie, j’avais totalement oublié qu’on était là pour retrouver ce notaire et confirmer le testament de notre cousin.
- Oh ! Désolée. J’étais vraiment prise dans cette spirale de beauté et de mystère.
- Tu n’as pas à l’être, puisque moi aussi, je me suis laissé distraire. Cela ne fait pas de mal de respirer un peu entre deux visites. Et puis nous sommes là pour nous relaxer aussi.
Djamil appuie sur la sonnette du portail et, comme s’il nous attendait, un petit homme trapu vient nous ouvrir. Il ébauche un grand sourire à notre vue avant de dire dans un excellent français :
- Vous êtes surement les petits-enfants de Ziya Hikmet Pacha.
Nous hochons la tête et il poursuit :
- Soyez les bienvenus. Nazim Atakhan, l’homme de confiance de votre défunt cousin, m’a averti de votre venue cet après-midi. Vous m’en voyez enchanté de vous recevoir.
Djamil put enfin placer un mot :
- Merci, Monsieur.

(À SUIVRE)
Y. H.

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