Des Gens et des Faits 31e partie

LES VOIES DE L’AMOUR

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Yasmina HANANE Publié 07 Mai 2021 à 17:05

Résumé : Zeliha accepte le travail proposé par Ziya et ne le regrette pas. Elle a un bel appartement qui donne sur le Bosphore, et Fatten lui apprend les ficelles d’un métier auquel elle s’initie sans trop de mal. Elle se lance corps et âme dans le travail, et au bout d’un mois les transactions commerciales n’avaient plus de secrets pour elle.

Je savais proposer, acheter, négocier, prendre en considération les critiques des clients, appliquer les nouvelles tarifications sans heurter les acheteurs, mettre à jour les nouvelles listes de nos relations et bien entendu établir les bons de commandes et récupérer les paiements.
Ziya était en Europe, mais m’appelait tous les jours pour me conseiller et guider mes premiers pas dans un domaine dans lequel j’étais encore une novice.
Je décidais de démontrer alors que j’étais capable de mener moi-même ma propre barque. Pour ce faire, je n’eus qu’à contacter mes anciennes relations à Paris. Le résultat n’en sera que plus satisfaisant, car au bout d’un trimestre nos marchandises s’écoulèrent comme des petits pains.
Je fais un premier voyage à Paris pour attirer d’autres clients. Ziya était rentré en Algérie, où il comptait y séjourner un moment, car Aziza était sur le point d’accoucher.
Les commerçants français seront charmés par ma façon de faire valoir nos produits, et au bout de quelques 
semaines une nouvelle liste se forma sur mon carnet de rendez-vous. Une liste qui s’étendait à travers toute la capitale française et même jusqu’à quelques villes limitrophes.
Fatten en sera si heureux qu’il m’enverra par deux fois des bouquets de fleurs et des boîtes de chocolat.
Ziya m’enverra un télégramme de félicitations. Je humais encore une fois son parfum sur le fin papier bleu et me promis d’en demander la marque à Fatten.
Tout d’abord surpris, ce dernier finira par m’avouer que Ziya possédait toute une collection d’eaux précieuses qu’il s’amusait à mélanger l’une à l’autre, afin que ses parfums soient uniques.
Comment ferais-je alors pour lui offrir un parfum ? demandais-je, innocemment.
Fatten se met à réfléchir avant de me donner un flacon à moitié plein que Ziya avait oublié chez lui.
- Voilà ce qu’il utilise, tente de trouver quelque chose qui se rapproche.
Je me hâte de mettre le flacon dans mon sac, avant de courir chez moi pour embaumer mes oreillers, mon lit, mon salon et même ma salle de bains. Ziya était partout dans ma maison. Je le sentais, le voyais, le touchais. Mes narines frémissaient de bonheur.
Une semaine plus tard, Nafissa, sa petite dernière, vint au monde.
Il nous invitera alors, Fatten et moi, à nous rendre chez lui en Algérie pour assister à la grande fête qu’il comptait donner en l’honneur de cet heureux événement.
Sans plus attendre, je me mets à courir les magasins pour acheter un cadeau pour le bébé et un autre pour Aziza, et aussi pour me trouver quelques beaux vêtements qui me mettraient en valeur durant ce court séjour.
Nous prenons l’avion deux jours plus tard, Fatten et moi, pour nous retrouver en quelques heures dans la maison de Ziya. Ce dernier nous attendait au portail de sa villa.
La journée était radieuse, et Ziya était de très bonne humeur. J’étais très heureuse de me retrouver dans sa famille, et encore plus heureuse de me savoir l’invitée d’honneur qu’on attendait pour prénommer le bébé.
Je repense tout de suite à ma défunte grand-mère maternelle, qui se trouvait être aussi celle d’Aziza. Elle s’appelait Nafissa, et nous l’adorions. Je proposais donc ce prénom pour la petite fille de Ziya, et Aziza en sera enchantée.
La cérémonie qui suivra l’événement sera grandiose. Ziya était très content de mes services, et le rendement du dernier trimestre avait dépassé les espérances.
On donne une grande fête qui aura lieu sur la grande terrasse de la villa, et on invite les personnalités les plus en vue de la ville.
Un orchestre de musique turque et algérienne égaya la soirée, et je ne ratai aucune occasion pour danser. Si bien qu’à l’aube mes jambes ne me portaient plus.
Deux jours durant la maison ne désemplissait pas. Nous recevions des femmes de la haute société, d’anciens amis de Ziya et de ses parents. Des cousins et des parents proches et éloignés.
Pour aider Aziza, qui avait déjà fort à faire avec le bébé et tout le remue-ménage quotidien, je proposais de garder Wahid et Keltoum. Je prends les deux enfants dans ma chambre et m’occupais d’eux durant les deux semaines que je passais dans la maison.
À la veille de mon départ, et à l’idée de les quitter, je sentais mon cœur se serrer. Je me suis attachée aux enfants et à… Ziya. Ce dernier m’interpellait à tout bout de champ, me demandait conseil, me présentait les invités que je ne connaissais pas et me sommait de garder un œil sur la maison. Tout le personnel se mit à mon entière disposition et exécuta mes ordres à la lettre.
Je savais organiser les soirées, recevoir, planifier les dîners, les collations, etc.

À SUIVRE

 

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