Des Gens et des Faits 35e partie

LES VOIES DE L’AMOUR

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Yasmina HANANE Publié 11 Mai 2021 à 18:13

Résumé : Zeliha poursuit son train-train de vie. Les affaires marchent bien et l’argent afflue. Mais elle se sent malheureuse du fait qu’elle soit éprise d’un homme marié. Alors qu’elle s’apprête à partir en voyage, Ziya l’appelle et lui demande d’assister Aziza, qui vient de faire une fausse couche. Mais Aziza semble préoccupée par autre chose.

Ne m’attendant pas à cette réponse, je demeure muette quelques secondes. Que s’était-il donc passé ? Ziya n’était pas à la maison, et je commençais à sentir de l’électricité dans l’air. Le couple s’était-il disputé ? Si c’était le cas, quelle en était la raison ?
Aziza lâche d’une vois hachée :
- Ziya a une relation.
- Une relation ?
Elle hoche la tête.
- Oui, une relation extraconjugale. Ziya me trompe avec une femme, et je n’arrive pas à en comprendre les raisons ni à savoir de qui il s’agit. Mon mari se déplace tellement et rencontre un tas de gens. C’est pour cela que je t’ai fais venir, Zeliha. J’aimerais que tu m’aides à éclaircir ce mystère. Que tu me dises au moins qui est cette femme qui a su accaparer le cœur et l’esprit de mon mari.
C’était à mon tour de trembler et de devenir pâle.
Mes joues s’empourprent. Si Ziya trompe sa femme, il me trompe aussi. Quelle idée ! J’avais envie de me donner une gifle. Comment pouvait-il me tromper, moi ? 
Je demeure sans voix, et Aziza prend mon silence pour un choc.
- Tu vois, Zeliha, aucun homme n’est digne de confiance. Ils sont tous pareils. Ils courent tous derrière le premier jupon qui les effleure. Je n’ai jamais soupçonné Ziya. Il m’aimait, ne me refusait rien et faisait tout pour me voir heureuse. Nous sommes mariés maintenant depuis plus de sept ans !
Je déglutis difficilement pour demander d’une petite voix à peine audible :
- Qu’est-ce qui te permet de douter de lui, Aziza ? Ziya est un homme très sérieux et…
- Ils le sont tous, ma chère, mais seulement d’apparence. Je… Je sais que mon mari a résisté à des provocations de quelques femmes sans scrupules, mais cette fois-ci ce n’est pas le cas. Il a dû rencontrer une femme un peu plus spécialisée dans le domaine de la séduction.
- Qui est-elle ?
- Mais je n’en sais rien, Zeliha. C’est à toi de démêler les ficèles.
- Depuis quand soupçonnes-tu cette relation, Aziza ?
- Depuis la naissance de Nafissa.
- Cela remonte à plus d’une année.
- Oui, c’est depuis cette période que je le sentais moins intéressé par les enfants et par sa maison. Moins attiré par moi. Parfois il s’absente des jours durant sans donner de nouvelles. Et même lorsqu’il est ici à Alger, il ne rentre qu’à des heures impossibles, et parfois pas du tout de la nuit. Je l’ai surpris plusieurs fois en train de discuter à voix basse au téléphone.
Mon cœur battait la chamade. Bien sûr que je vais chercher cette femme qui a accaparé Ziya. Je lui crêperai le chignon et  lui couperai à jamais l’envie de s’approcher de lui.
- D’accord, je vais chercher cette intruse. Mais par où dois-je commencer ? Je ne connais pas les fréquentations de Ziya ni ses lieux de prédilection.
- Moi non plus, Zeliha. Mon mari fréquente la haute société. Il a des relations stables dans la diplomatie et le commerce et rencontre tous les jours des gens nouveaux. Heu… Je crois qu’il est invité à une soirée dans deux jours ; tâche de l’accompagner. Tu en sauras mieux sur ses nouvelles relations.
- Acceptera-t-il de m’emmener à cette soirée ?
- Je vais lui dire que tu t’ennuies et qu’après tout tu es sa confidente et qu’il devrait te présenter aux nouveaux venus, afin que tu puisses attirer des clients potentiels.
Je pousse un soupir. Le jeu ne me paraît pas simple. Je connaissais trop Ziya. Même s’il accepte que je l’accompagne à cette soirée, il ne va pas s’amuser à s’exhiber avec sa maîtresse. Il était trop raffiné dans ses manières pour attirer la foudre sur lui.
Je hoche la tête.
- Essaye toujours, Aziza. Mais sache que Ziya t’adore. Ne te fais pas de bile, il finira bien par se rendre compte de ses erreurs.
- Je l’espère bien.
La nuit était tombée depuis un moment déjà. Djamil jette un coup d’œil à sa montre et sursaute.
- Il se fait tard, tante Zeliha. Ton récit nous a tenus en haleine, mais nous devons rentrer à notre hôtel. Nos amis doivent s’inquiéter pour nous.
Zeliha nous contemple un moment, puis sourit.
- Je n’arrive pas encore à croire que vous êtes les petits-enfants de Ziya.
Elle soupire et poursuit :
- J’aimerais vous relater tout le récit. J’ai encore beaucoup de choses à vous dévoiler. Des secrets que je n’ai encore raconté à personne, ou presque.
Djamil me regarde avant de répondre :
- Ce récit nous a captivés. N’est-ce pas Narimène ?

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