Des Gens et des Faits 38e partie

LES VOIES DE L’AMOUR

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Yasmina HANANE Publié 16 Mai 2021 à 22:39

Résumé : La suite du récit lève le voile sur une réalité inattendue. Je m’attendais à tout, sauf à apprendre que notre grand-père s’était amouraché de Zeliha. Elle-même ne se doutait de rien jusqu’au jour où l’irréparable est commis. Cela s’est passé un après-midi, alors qu’Aziza avait emmené les enfants au manège.

Zeliha avait le regard lointain. 
Ziya était en voyage d’affaires et ne devait revenir que vers la fin de la semaine. Lorsqu’on frappe à ma porte, je pensais que s’était la femme de ménage qui venait pour changer mes draps. Je ne jugeais donc pas opportun de me lever ou de tirer les draps sur moi. Un simple “entrez” suffira à faire ouvrir la porte de ma chambre toute grande sur un Ziya qui venait juste de rentrer d’Europe.
Il avait encore son cartable et son parapluie à la main. À sa vue, j’eus juste le temps de rabattre ma couverture et d’enfiler rapidement un déshabillé. Il me regardait faire, un sourire au coin des lèvres. Lorsque je repris mes esprits, il avait déjà ôté son veston et son chapeau et déposé ses affaires, avant de s’asseoir sur le lit.
Il n’avait pas besoin de parler. Je me disais que Ziya savait que j’étais seule et qu’il voulait profiter de cette opportunité. Je chassais cette idée. Non, il ne pouvait pas être de cette branche d’hommes sans scrupules.
Il souriait toujours en me dévisageant, et son regard pénétrant me terrifiait. Mais mes sentiments pour lui se réveillèrent tout d’un coup. Je tentais de prendre un air dégagé pour lancer d’une voix hésitante :
- Tu viens de rentrer, Ziya ?
Il hoche la tête en souriant toujours. Et je poursuis :
- Heu… Aziza a emmené les enfants au manège. Je ne sais pas s’ils vont  tarder, mais si tu veux, je pourrais aller la remplacer pour lui permettre de rentrer rapidement.
Il secoue la tête.
- Non, tu ne feras rien. Pour une fois que nous nous retrouvons en tête-à-tête, toi et moi, je n’aimerais pas être dérangé.
-Heu… Non, Ziya, je ne pense pas que ce soit convenable pour toi de rester dans ma chambre. Les domestiques pourront radoter.
Il sourit.
- Les domestiques peuvent radoter. C’est ce qu’il font d’ailleurs toute la journée. Ils piochent dans la vie privée des gens pour en faire des gorges chaudes. C’est partout pareil.
Il hausse les épaule.
- Si cela te gêne autant de me voir dans ta chambre, allons au salon.
- Heu... Oui, allons au salon. Mais permets-moi de m’habiller d’abord.
Il penche un peu sa tête et me contemple.
- Tu es très belle dans ce déshabillé. La couleur saumon te va à merveille. Tu es ravissante, Zeliha.
Je me sentais fondre devant ses compliments. J’attendais tant de cet homme qu’un regard de lui me fait toujours frissonner.
Je serre davantage le déshabillé autour de moi, avant de me diriger vers mon armoire pour en retirer des vêtements.
Ziya me suit du regard, mais ne daigne pas se lever pour sortir. Si bien que je dus me retourner vers lui pour lui faire signe de quitter les lieux.
Il se lève alors et s’approche de moi.
- Tu sais que tu deviens de plus en plus attirante, Zeliha ? Pourquoi n’es-tu donc pas encore mariée ?
- Je n’ai pas encore trouvé l’homme idéal.
- L’homme idéal ?
Il sourit encore d’un air qui en disait long sur ses pensées, avant de secouer la tête et de poursuivre :
- L’homme idéal n’existe pas, tout comme la femme idéale d’ailleurs. Ce vaurien de Fatten ne se rend pas compte de ce qu’il a perdu. Je ne le comprends pas d’ailleurs.
Je hausse les épaules.
- Fatten ne m’intéresse pas. Je le trouve trop volage, trop aventurier. C’est quelqu’un qui est trop attaché à sa liberté et à ses voyages pour penser sérieusement à prendre femme.
- Tu as raison là-dessus. Fatten est un peu bizarre. Et moi, comment me trouves-tu ? 
Je sursaute. Lui ? Lui était tout ce dont pouvait rêver une femme.
Je ferme les yeux. Un long chemin s’étendait devant moi. Je voyais au bout un puits et une margelle. Le fond du puits semblait trop profond, mais mon visage se miroitait sur l’eau, et à côté de mon image je voyais celle de Ziya.
Lorsque j’ouvris les yeux, il se trouvait si près de moi qu’il m’effleura le bras, avant de se pencher et de m’embrasser.
Je sentais mon corps s’embraser. Ziya ! Non ! Je rêvais !
Et si jamais Aziza nous surprenait ?
Comme si mes paroles avaient provoqué la foudre, Ziya recule d’un pas. Il avait entendu venir quelqu’un et s’était empressé de s’éloigner de moi..
 

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