Des Gens et des Faits 62e partie

LES VOIES DE L’AMOUR

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Yasmina HANANE Publié 13 Juin 2021 à 22:44

Résumé : Mon cousin était dans le parc de l’hôtel en galante compagnie. Mon sang ne fera qu’un tour. Je me devais de donner une leçon à cette intruse. Mais, à mon arrivée, ils étaient partis. Je donne libre court à mon chagrin, et Djamil me surprend dans cet état. 

Je ne savais pas quoi répondre. La rousse était toujours là à me narguer, et je relève les yeux vers elle, avant de revenir vers mon cousin.
- Tu as disparu de la journée. Je t’ai cherché partout. Je pensais qu’il t’était arrivé quelque malheur et je découvre que tu te paies du bon temps en galante compagnie.
Djamil fronce les sourcils, puis m’aide à me relever et à m’asseoir sur le banc, avant de me tendre une bouteille d’eau.
- Tiens. Bois-en quelques gorgées et reprends tes sens. Je ne sais pas ce qui t’arrive. Je pense que tous les événements de ces derniers jours t’ont surmenée.
Je secoue la tête. 
- Non, c’est plutôt toi qui m’a surmenée (je tends l’index vers la fille). Elle… C’est qui ?
Il sourit. 
- C’est Fazili. Une amie que je viens de rencontrer par hasard. Elle habite à Istanbul et est en vacances avec ses parents ici à Izmir. Fazili, je te présente ma cousine Narimène. Je t’ai déjà parlé d’elle tout à l’heure.
La rousse ébauche un sourire et s’approche de moi pour m’embrasser sur les deux joues, avant de lancer dans un français impeccable :
- Ta cousine est vraiment belle, Djamil.
Djamil sourit.
- Ça, je le sais. Ce que je ne comprends pas par ailleurs, c’est pourquoi elle est dans cet état, alors que d’habitude elle est de nature plus gaie.
Je porte la main à mes cheveux, qui avaient piètre aspect, et me dis que je devrais remonter dans ma chambre prendre une douche et me préparer puisque nous devions quitter les lieux vers 17h, et il était déjà presque 16h. Mais auparavant, je devrais discuter avec mon cousin et éloigner de moi le spectre vicieux de la jalousie.
Je me lève et demande :
- Comment l’as-tu connue ?
Tout d’abord surpris par ma question, Djamil ne fit pas tout de suite le rapprochement. Puis, comprenant enfin ma torture, il sourit et répond :
- Tu parles de Fazili ? 
- Oui. Tu ne m’as jamais parlé d’elle.
- On avait fait le même cycle scolaire au lycée, puis elle est rentrée en Turquie. Cela fait un peu plus de dix ans qu’on ne s’est pas revus. 
- Elle est Turque ? demandais-je sans cesser de la toiser.
- Oui, par sa mère. Son père est Algérien. Mais elle a plus vécu en Algérie qu’en Turquie. 
Fazili, qui souriait toujours, daigne enfin lancer :
- Je me sens partout chez moi. Là où je rencontre des gens aimables, intéressants, cultivés… Je suis heureuse de vous rencontrer, Narimène. Djamil n’a pas cessé de me parler de vous. Je suis heureuse de faire votre connaissance.
Un peu honteuse de moi, je réponds d’une voix plus calme :
- Merci. Vous m’en voyez aussi heureuse de vous rencontrer.
- J’aimerais vous inviter chez moi, mais Djamil m’a dit que vous allez quitter Izmir ce soir même.
- Exact. Et pour cela, je vous demanderais de m’excuser car je dois remonter dans ma chambre pour me préparer.
- Bien sûr. Mais mon invitation est lancée, et la prochaine fois que vous reviendrez en Turquie, je ne vous raterai pas. Djamil a pris mes coordonnées. J’espère que nous deviendrons de grandes amies.
Je ne sais pourquoi, à ce moment même, l’image de Ziya traverse mon esprit. Mon grand-père avait aimé et épousé ma grand-mère Aziza, mais avait fini par avoir une liaison extraconjugale avec Zeliha qui vivait en Turquie. Le destin se répétait. Djamil va-t-il m’épouser et garder une relation avec Fazili, avant de l’épouser ?
Je secoue la tête. Je devenais folle. L’amour m’aveuglait. Nous n’étions plus à l’époque des amours cachés, et Djamil n’était pas encore au courant de ma décision. Il ne savait pas que je devais donner une suite favorable à sa demande.
Je m’empresse de répondre à Fazili :
- Merci Fazili. Je reviendrai sûrement en Turquie bientôt, car je compte commander ma robe de mariée.

À SUIVRE

 

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