Des Gens et des Faits 63e partie et fin

LES VOIES DE L’AMOUR

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Yasmina HANANE Publié 14 Juin 2021 à 21:15

Résumé : Djamil m’a présenté une ancienne camarade de classe, Fazili. Mais la jalousie m’aveuglait et je repensais au récit de Zeliha. Notre grand-père aussi aimait Aziza, ce qui ne l’avait pas empêché d’en aimer une autre. Poussée par une impulsion, je lance à Fazili que je devrais revenir en Turquie pour commander ma robe de mariée. Djamil est surpris ! 

Surpris, Djamil se retourne vivement vers moi. Mais je continuais.
- Une amie de la famille me confie à l’une de ses couturières pour sa confection. Alors je serais heureuse de t’avoir à mes côtés pour m’aider, car mes connaissances en langue turque ne sont pas aussi bonnes que les tiennes.
Fazili sourit.
- Avec grand plaisir. C’est pour quand ce grand événement ?
Je hausse les épaules en regardant Djamil.
- Je ne sais pas encore. Mais Djamil te tiendra certainement au courant. Tu seras bien sûr invitée à notre mariage.
- J’en serais infiniment heureuse. Je vous inviterai aussi au mien. Il aura lieu dans trois mois.
Djamil toussote.
- Le nôtre aura lieu un peu avant. Disons dès que Narimène aura sa robe de mariée.
Je me sentais tout d’un coup aussi légère qu’une plume. Djamil, l’amour de ma vie, sera enfin à moi. Je remerciais intérieurement Zeliha  de m’avoir ouvert les yeux sur une réalité que j’ignorais.
Djamil était heureux de découvrir que je n’étais pas indifférente à ses sentiments. Mais il avait aussi découvert mon côté possessif et jaloux. À chaque fois qu’il revenait sur cette anecdote, je lui répondais que les roses aussi avaient des épines.
Grâce à cette jalousie, j’avais maintenant la certitude de mon amour pour lui. 
Le mariage eut lieu deux mois plus tard. Je tins bien sûr à inviter Zeliha, qui désormais était comptée comme un membre de la famille. Et pour cause.
Quelques années passent. Alors que je mettais au monde notre seconde enfant, Djamil, qui se rendait très souvent en Turquie pour gérer les affaires de son père, issues du legs de Faty, m’apprit que Zeliha était gravement malade. 
Elle s’éteindra quelques mois plus tard, en berçant dans ses bras mon petit Mohamed-Ali, pour qui elle avait tenu à léguer sa fortune et tous ses biens.
Je pleurais cette femme formidable qui avait souffert sa vie durant et avait tenu à rendre hommage à sa manière au seul amour qui avait compté dans sa vie. En dévoilant la deuxième vie de Ziya et en renouant avec sa famille, elle voulait mettre en exergue une réalité que cet homme n’avait jamais eu le courage de dévoiler, même à sa première femme, Aziza. L’amour a des raisons profondes et mystérieuses, et nous ne sommes que des marionnettes manipulées par les ficèles du destin.
Zeliha avait ressuscité en nous un passé que nous ignorions, et nous l’avions tous admirée pour son courage et sa fidélité. Je lui dois aussi mon bonheur. Je n’oublierai jamais ses conseils qui m’ont ouvert les yeux sur une évidence que j’ignorais moi-même.
L’histoire que je viens de narrer est un peu comme ce filon qui traverse le temps et les époques pour renouer avec le présent et mettre la lumière sur des événements qui marquent des périodes de notre vie, en se référant aux choses du passé. Tout comme les oiseaux qui reviennent à chaque printemps, le passé revient et nous rattrape toujours.
Les voies de l’amour. Un récit. Une réalité. 
 

FIN

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