Économie Réorganisation de la filière céréalière

Du Grain à Moudre

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Badreddine KHRIS Publié 01 Juin 2021 à 00:15

© D.R.
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Le développement de la filière céréalière reste tributaire de l’amélioration de l’accès des agriculteurs au financement, aux intrants et aux équipements agricoles.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a mis en avant, avant-hier, lors de la réunion périodique du Conseil des ministres, la nécessité de s'orienter davantage vers la production de blé dur, le plus coté sur le marché international, appelant à opérer une “révolution” dans la production des céréales et des semences. L’instruction du chef de l’État a suscité satisfaction auprès des experts agronomes qui ont toujours plaidé pour une meilleure organisation du secteur agricole à travers ses différentes filières. “C’est une excellente chose que les plus hautes autorités du pays s’intéressent dans le détail, à la céréaliculture”, déclare Ali Daoudi, enseignant-chercheur à l’École nationale supérieure agronomique. 

“La filière céréalière a besoin d’un véritable plan Marshall”, affirme-t-il. Tenir compte de la nature des terres agricoles en Algérie en œuvrant à l'exploitation du surplus de production locale en blé dur et à la réduction des quantités importées de blé tendre, réviser la cartographie de la céréaliculture, notamment le blé dur selon les spécifications techniques, géographiques et économiques de chaque région, relever les niveaux de production céréalière… “demeure un travail de longue haleine”, estime cet agroéconomiste. 
Toutefois, nuance-t-il, toutes ces orientations doivent créer une vraie dynamique par le biais de laquelle seront mis en place les mécanismes d’une réflexion approfondie qui dégagera les itinéraires techniques suivant les spécificités de chaque région. 

“Nous devons pour cela, engager une recherche agronomique territorialisée”, plaide Ali Daoudi. En un mot, explique-t-il, il s’agit de produire des connaissances du point de vue agronomique pour chaque territoire agroécologique, exploitables pour tous les intervenants dans la filière. 
“Il faut capitaliser tous les travaux réalisés jusque-là, et en lancer d’autres dans ce domaine”, suggère-t-il. Le président Tebboune a donné également des orientations pour l'adoption des moyens scientifiques disponibles et l'association de comités composés d'ingénieurs agronomes en vue d'étudier la nature des terres agricoles et de dégager un plan stratégique d'organisation des spécialités de production. C’est un “bon début”, commente le même spécialiste, mais encore faut-il, que toutes les conditions soient réunies pour atteindre de tels objectifs. 

Ali Daoudi soulève en effet, certaines contraintes liées entre autres, au financement, à la disponibilité des équipements agricoles, des intrants (engrais, semences…), des services agricoles, d’un encadrement efficace, d’une recherche spécifique et efficiente… “Autant d’efforts à consentir sur les 5 à 10 années à venir pour espérer obtenir des résultats satisfaisants à moyen et long termes”, relève cet expert. 

“Car, de telles perspectives ne peuvent être atteintes en un seul mois”, précise-t-il. La “révolution” en matière de production des céréales et des semences, proposée par le président Tebboune, ne peut se faire sans tous ces préalables, soutient l’universitaire. 

Interrogé sur l’action de sensibilisation suggérée par le chef de l’État afin de changer les mentalités dans ce secteur, en œuvrant à davantage d'incitation à l'effet d'augmenter la moyenne de production à l'hectare, le Pr Ali Daoudi reste convaincu que cela n’est pas la priorité. 

“Ce n’est pas un problème de sensibilisation mais d’accompagnement des agriculteurs pour lever leurs contraintes ayant trait à la faible pluviométrie, au difficile accès aux crédits bancaires, aux intrants et au machinisme agricole”, conclut-il. 

B. K.

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