Économie Brahim Guendouzi, professeur d’économie

“La distribution est dominée par l’informel”

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Badreddine KHRIS Publié 30 Janvier 2021 à 22:40

© D.R.
© D.R.

Liberté : Nous constatons ces derniers mois que les prix de plusieurs produits de large consommation ont connu une hausse parfois sensible. Comment peut-on expliquer ce phénomène de flambée des prix sur le marché ?  
Brahim Guendouzi :
Les hausses des prix des biens alimentaires peuvent être imputées aux conditions difficiles dans lesquelles se déroulent les processus de production au niveau des entreprises en raison des conditions sanitaires imposées par la pandémie. Cela a engendré certainement des surcoûts qui peuvent se greffer sur les prix de production. Il y a, également, la question logistique à travers une tension sur les stocks de matières premières et de produits finis, ainsi que le transport en raison de la perturbation des chaînes d’approvisionnement, aussi bien au niveau national qu’international. La dépréciation du dinar par rapport aux deux principales devises, que sont le dollar et l’euro, renchérit également les produits importés en raison de la dépendance vis-à-vis des importations aussi bien des inputs que des biens destinés à la consommation finale. Enfin, les pratiques spéculatives sont omniprésentes car le secteur de la distribution est largement dominé par l’informel.

Un autre facteur, et non des moindres, a contribué à la désorganisation du marché, à savoir la dépréciation continuelle de la monnaie nationale. Quel est son impact sur les prix ? 
L’économie algérienne étant fortement dépendante des importations, la répercussion de la variation du taux de change est directe sur les prix des biens en provenance de l’extérieur.
Aussi, faut-il s’attendre, dans les semaines à venir, à une influence importante sur le système des prix en Algérie. L’impact souhaité se ressentira surtout sur le volume des importations que les pouvoirs publics veulent faire baisser, afin d’ajuster le solde de la balance commerciale, ainsi que l’encouragement de la production nationale.

Le gouvernement est appelé à mettre en place des dispositifs nécessaires pour réguler l’activité commerciale. Comment réaliser un tel objectif ? 
La question de la régulation des activités commerciales est problématique dans notre pays du fait de l’absence de données significatives sur cette question. Il ressort, néanmoins, que la masse monétaire détenue par le secteur informel est concentrée au niveau de certaines activités économiques dont le contrôle est relativement difficile par les services de l’État. Il s’agit essentiellement du secteur de la distribution qui se caractérise par une forte désorganisation due à l’implication d’une multitude d’intermédiaires occasionnels dans les opérations de commerce, que ce soit de gros, de demi-gros, de détail, et même par rapport aux importations pour la revente en l’état.

Propos recueillis par : B. KHRIS

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