Économie Nécessaire au démarrage de L’industrie automobile

La panne de la sous-traitance

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Badreddine KHRIS Publié 25 Avril 2021 à 09:19

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Le gouvernement envisage de mettre en place une nouvelle stratégie pour relancer le montage automobile. Ce défi reste, cependant, difficile à relever en l’absence d’une industrie performante de sous-traitance nationale.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a affirmé, récemment que le dossier de l’automobile sera réglé durant le semestre en cours. Selon lui, l'Algérie passera vers une nouvelle expérience reposant sur “le véritable montage” automobile.

Lors d’une rencontre avec des médias nationaux, Abdelmadjid Tebboune a précisé que l'expérience passée de montage automobile “n'a donné aucun résultat et nous a coûté une fortune”. Ainsi, cette déclaration est venue mettre un terme aux rumeurs faisant état de l’annulation d’un tel projet d’envergure.

Si la volonté politique est affichée clairement, a-t-on cependant, préparer les conditions idoines pour l’émergence de cette industrie de montage dans sa deuxième version après le cuisant échec subit par la première ? Toute industrie de montage automobile de par le monde devrait impérativement avoir comme soubassement une industrie de sous-traitance performante. Serait-il le cas pour l’Algérie ? Si l’on se fie aux constats répétitifs établis par les experts, la sous-traitance algérienne a beaucoup perdu de sa vivacité et son dynamisme depuis des décennies.

Un nouveau cahier des charges en faveur de la sous-traitance a été élaboré. Selon les nouvelles dispositions introduites, le document imposera un taux d’intégration initial de 30% à l’investisseur. Ce qui signifie que 30% des intrants utilisés devront être fabriqués localement. Certains observateurs avouent que 30% d’intrants locaux est un taux quasiment impossible à atteindre sauf si on construit la carrosserie localement.

Une chose est sûre, le taux d’intégration national actuel des pièces de rechange automobiles se situe entre 25% et 30% alors qu’il est prévu d’atteindre 40%. Un réel besoin des pièces de rechange des sous-traitants algériens a été exprimé par les constructeurs.

Mais encore faut-il que ces producteurs obtiennent la certification internationale auprès des grands constructeurs afin de développer une industrie automobile à forte intégration nationale. Cela peut constituer une opportunité pour que les sous-traitants nationaux puissent exporter leur production à travers les plateformes des constructeurs automobiles mondiaux.

Par ailleurs, les exigences de ce cahier des charges sont-elles en adéquation avec la réalité du terrain ? La situation qui prévaut actuellement dans le secteur de l’automobile ne s’y prête pas. Preuve en est, la liste des industriels et des marques concernées par le montage automobile n’est pas encore arrêtée par les pouvoirs publics. Ces sous-traitants vont par conséquent, fabriquer pour qui ? Il est également indispensable de savoir quel constructeur décide de continuer à fabriquer en Algérie et quel serait le volume de véhicules à produire localement par chacun d’entre eux ?

Lorsqu’on ciblait 400 000 véhicules, on pouvait espérer mobiliser un tissu de sous-traitants autour des constructeurs, mais sans volume fixé à l’avance, cela ne serait pas évident. Le gouvernement cite souvent les sous-traitants comme étant la pierre angulaire de ses politiques sectorielles, mais dans les faits, ces opérateurs sont souvent livrés à eux-mêmes.  

 


Badreddine KHRIS

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