Le dernier rapport mensuel de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) lève le voile sur une nouvelle baisse de la production algérienne de pétrole brut. Celle-ci s’est établie à 867 000 barils par jour en avril, contre une production de 870 000 barils/jour en mars, marquant ainsi une baisse de 3 000 barils.
Il s’agit de la troisième baisse mensuelle consécutive de la production algérienne qui, rappelons-le, était de l’ordre de 878 000 barils par jour en février dernier. Sur le premier trimestre de l’année en cours, l’Algérie a cumulé une production estimée à 874 000 barils par jour en moyenne, en nette baisse par rapport à la moyenne de 2020 et de 2019, lit-on dans le rapport mensuel de l’Opep pour le mois d’avril dernier.
En effet, la production algérienne de pétrole brut a ralenti nettement durant les quatre premiers mois de l’année comparativement à la moyenne annuelle de 2020 et de 2019. Durant le précédent exercice, l’Algérie a produit en moyenne 899 000 barils par jours, contre 1,023 million de barils par jour en 2019. Le recul de l’offre algérienne en 2020 peut s’expliquer par les restrictions de la production mises en application par l’Opep+ dès le mois de mai du précédent exercice.
Cependant, la levée progressive de ces restrictions décidée par l’Alliance semble profiter à d’autres producteurs, tant il est vrai que l’offre de l’Algérie continue à être au-dessous du quota qui lui a été fixé par l’Opep+.
Cela signifie que la production algérienne peine à remonter la pente après plusieurs années de baisses successives, liées, non pas aux restrictions imposées par l’Opep+ mais à des difficultés structurelles dans lesquelles s’est embourbé l’amont pétrolier et gazier algérien.
L’Algérie arrive au 4e rang africain en termes de volume de production, loin derrière le Nigeria, dont la production caracole à près de 1,4 million de barils par jour.
Le Nigeria, exempté des quotas de production imposés par l’Opep+ à ses membres, a été talonné par la Libye — pays exempté également des restrictions de la production — qui a produit 1,168 million de barils par jour en avril.
L’Angola a quant à lui produit une moyenne de 1,177 millions de barils par jour en avril, arrivant ainsi en troisième position après le Nigeria et la Libye.
L’Algérie ne figure qu’au 4e rang africain sur la liste des pays producteurs de brut, enchaînant ainsi des contreperformances qui ne sont pas forcément liées aux mesures de limitation de l’offre pétrolière prises par l’Opep+.
L’amont pétrolier et gazier fait face à d’importants problèmes structurels que même les multiples révisions apportées à la loi sur les hydrocarbures n’ont pu solutionner.
En décembre 2019, le gouvernement des affaires courantes a fait voter à la hâte une nouvelle loi sur les hydrocarbures censée resusciter l’intérêt des investisseurs étrangers pour le domaine minier national. Cette loi est restée depuis au stade d’un texte inapplicable faute de mesures d’application qui font toujours défaut pour des raisons — jusqu’ici — inexpliquées.
La publication des textes d’application — qui devait se faire courant 2020 — devait être accompagnée par le lancement d’un nouvel appel d’offres international à l’adresse des compagnies pétrolières mondiales. Un grain de sable semble gripper le processus législatif censé rendre applicable la dernière loi sur les hydrocarbures qui a été, faut-il le rappeler, produite, débattue et votée dans un temps record.
Ali TITOUCHE