Économie Alors que la demande de pétrole marque le pas

Le baril de brut rechute

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Youcef SALAMI Publié 18 Août 2021 à 09:44

Avec un optimisme qui a commencé à s’évanouir sur la demande de pétrole, notamment en Chine, et des restrictions liées à la Covid-19 de plus en plus importantes dans ce pays, les prix du pétrole ont repris hier leur tendance à la baisse. En effet, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a reculé de 1,52% ou 1,08 dollar à Londres par rapport à la clôture de vendredi dernier, à 69,51 dollars. Il a lâché presque 3% en séance.

À New York, le baril américain de WTI pour le mois de septembre a perdu dans le même temps 1,68% ou 1,15 dollar à 67,29 dollars. Les deux cours de référence du brut ont déjà enregistré deux séances consécutives de baisse jeudi et vendredi derniers. La Chine est devenue le deuxième plus gros consommateur de pétrole au monde. Mais, récemment, la consommation d’énergie y a été moins importante qu’anticipé, car l’économie du pays semble ralentir, comme le montrent les chiffres fournis par la Chine.

En effet, le bureau national des statistiques (BNS) en Chine a partagé lundi dernier, les derniers chiffres de la production industrielle, qui s’est affichée en juillet en hausse de “6,4% sur un an, un repli plus important que prévu”. Les ventes au détail en Chine ont connu en juillet leur “plus faible progression depuis le début de l’année”, une situation liée entre autres à la “propagation de l’épidémie” de coronavirus dans le pays. Elles se sont inscrites en hausse de 8,5% quand le marché attendait “+10,9%”, a souligné Bart Melek, directeur de la stratégie matières premières chez TD Commodités cité par des agences de presse.

Le taux de chômage a aussi légèrement augmenté à “5,1%”. “La dynamique a complètement changé, nous ne sommes plus aussi optimistes que nous ne l’étions sur la demande d’or noir”, a indiqué Bart Melek. Dans ces conditions, les marchés jettent un regard “méfiant” sur l’évolution de la situation sanitaire en Chine, rapportait pour sa part Jeffrey Halley, analyste d’Oanda, et ces données “alimentent l’inquiétude générale sur le ralentissement de la reprise” du deuxième consommateur et premier importateur de brut au monde. Le pays a fait état hier de 51 nouveaux cas, ce qui préoccupe les autorités pour qui l’objectif est le “zéro-infection”.

Cette approche met en place d’importantes mesures de confinement et de   restrictions aux déplacements qui pèsent sur l’activité économique. La Chine, qui avait largement maîtrisé l’épidémie de Covid depuis le printemps 2020, fait face depuis le mois dernier à un regain de contaminations sur son sol. La situation en Afghanistan, où les forces talibanes ont repris le pouvoir, et les considérations géopolitiques, étaient à l’esprit des investisseurs même si elles influençaient peu le marché. Selon des données publiées hier par l’Opep, le panier de référence de l’organisation pétrolière a reculé à “69,65 dollars” le baril lundi 16 août,  contre “70,90” en fin de la semaine écoulée, alors qu’il se situait entre “70 et 72 dollars” durant les deux premières semaines du mois courant.

Dans sa quête pour l’amélioration de l’équilibre du marché pétrolier, l’Opep ne peut agir que sur un seul levier, celui de l’offre en pétrole, alors que l’élasticité de la demande de pétrole dans de nombreux pays consommateurs est en grande partie liée à la croissance économique. Or, la croissance de l’économie reste fragile aujourd’hui. Dans son dernier rapport, l’organisation est restée toutefois “optimiste” concernant l’évolution de la demande mondiale de pétrole, estimant que celle-ci devrait encore augmenter de “3,3 millions de barils par jour en glissement annuel, inchangé”, par rapport à l’évaluation du mois dernier.

La demande mondiale globale de pétrole devrait dépasser le seuil des “100 millions de barils par jour, au 2e semestre de 2022 et atteindre 99,9 millions de barils par jour en moyenne sur l’ensemble de 2022”, selon les prévisions de l’Opep.

 


Youcef Salami 

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