Économie Marché pétrolier

Le baril reste sur une tendance favorable

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Youcef SALAMI Publié 06 Juin 2021 à 08:35

Le marché pétrolier retrouve des couleurs, affichant des prix sensiblement à la hausse. En effet, à New York, le baril de WTI pour le mois de juillet a grimpé, vendredi, 4 juin, à 69,62 dollars, en augmentation de 81 cents ou 1,17%, pour atteindre un sommet depuis mi-octobre 2018. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août s’est envolé, lui, à 71,89 dollars à Londres, en hausse de 58 cents ou 0,81% par rapport à la clôture du jeudi 3 juin. S’agit-il d’une tendance durable ou, encore une fois, d’une amélioration temporaire des cours ?

Les prix de l’or noir semblent soutenus par un contexte conjoncturel favorable, avec une demande de pétrole qui commence à se redresser, une accélération des campagnes de vaccination dans de nombreux pays et une offre adaptée grâce à l’effort collectif de l’Opep et de ses alliés, unis depuis fin 2016 par l’accord Opep+. L’Alliance, réunie la semaine dernière, a décidé de se conformer à la politique d’augmentation progressive de la production de pétrole convenue en avril.

L’approche adoptée consiste à relever l’offre progressivement et prudemment par palier, en réinjectant dans le marché près de 1,2 million de barils supplémentaires par jour, auquel s’ajoute le volume d’un million de barils qui en avait été retiré volontairement par l’Arabie saoudite, au début de l’année. Pour beaucoup d’observateurs, Riyad a fait ainsi un gros effort pour mettre plus de cohérence dans l’accord de limitation de la production dont certains signataires n’ont pas tenu leurs engagements, en continuant à surproduire et, partant, à gonfler l’offre. L’alliance Opep+ a, en fait, rouvert légèrement les vannes, laissant volontairement sous terre des millions de barils de pétrole, pour ne pas inonder un marché encore fragile où les effets de la pandémie de Covid-19 sont encore là. Il faut dire que sur le marché pétrolier tout comme sur d’autres marchés, la loi de l’offre et de la demande n’a pas encore repris pleinement ses droits. La prudence est donc de rigueur dans le carré de l’Opep+.

La preuve, les quotas à partir du mois d’août n’ont pas été abordés, à la faveur de la dernière réunion, le groupe préférant repousser cette décision au prochain sommet, le 1er juillet. L’Alliance souhaite évidemment ramener la production au niveau antérieur à la pandémie de coronavirus, mais elle comprend également qu’elle doit faire preuve de patience tant que la menace du variant indien est toujours d’actualité. Ce variant sévit dans un pays gros importateur de pétrole. Si les importations indiennes de brut reculaient, cela tirerait forcément vers le bas la demande de pétrole dans le monde. 

Pour l’heure, on n’en est pas encore là. Par ailleurs, ne pas augmenter trop rapidement l’offre est considéré comme un signal positif, permettant au groupe de soutenir les prix et de se donner une marge de manœuvre si l’Iran, un pays membre de l’Opep aujourd’hui exempté de quota, venait à être de nouveau autorisé à exporter son pétrole, toujours sous embargo américain, et donc relever fortement sa production.  La question est dans l’air depuis un bon moment. Et les Américains semblent vouloir agir dans ce sens. Il est bon de noter que malgré la possibilité d’un retour de l’offre pétrolière iranienne sur le marché, les prix du pétrole continuent d’augmenter.

En résumé, le seul levier dont dispose l’Opep+ est de réguler l’offre de manière à rééquilibrer le marché et à combler le déficit de production attendu au second semestre compte tenu de l’augmentation de la demande qui pourrait inciter un certain nombre de pays, dont la Russie, à vouloir relever significativement leur production. 

 


Youcef Salami

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