Économie Une étude a été lancée par le ministère délégué chargé de la Prospective

Le défi de la sécurité énergétique en Algérie

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Meziane RABHI Publié 19 Février 2021 à 23:24

© D. R.
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L’objectif   de  l’étude  est  de  mettre   en  lumière  les  différents changements socioéconomiques auxquels l’Algérie devra faire face pour garantir sa  sécurité  énergétique  afin  de  mieux  les  prendre  en  compte dans ses politiques publiques de long terme.

Le   ministère  délégué  auprès  du  Premier  ministre,  chargé  de  la Prospective, a lancé, jeudi, lors d’un atelier organisé à  l’école nationale d’administration (ENA) à Alger, une étude  prospective  sur  la  sécurité énergétique.

L’objectif de l’étude est de mettre en lumière les différents changements socioéconomiques auxquels  l’Algérie  devra  faire  face  pour garantir sa sécurité énergétique, et ce, afin de mieux les prendre en compte dans ses politiques publiques de long terme.

Du fait de la déplétion des ressources en hydrocarbures, souligne-t-on, la sécurité énergétique à moyen et long terme passe nécessairement par une transition  énergétique,  c’est-à-dire  par  la  redéfinition  des  modes  de production et de consommation d’énergie. 

Pour le ministre chargé de la Prospective, l’un des enjeux de la sécurité énergétique en Algérie est la diversification du mix énergétique. Avec un taux de pénétration de l’électricité de 99% et un taux de pénétration de gaz naturel distribué de 60%, le gaz naturel est la principale énergie dans le mix énergétique en Algérie.

Celui-ci est composé, actuellement, de 35% pour le pétrole et à 65% de gaz naturel. “Étant donné l’abondance de la ressource, nous avons tendance à devenir des gaspilleurs de l’énergie”, relève le ministre chargé de la Prospective, Mohamed Cherif Belmihoub.

Ce dernier estime qu’il faut s’assurer qu’il y ait un excédent exportable. “Si on continue à consommer au rythme actuel, peut-être que dans quelques années nous allons consommer toutes nos ressources fossiles. Or, nous avons encore besoin d’exporter pour longtemps des hydrocarbures”, a averti le ministre.

Pour lui, le développement de l’Algérie et la transition énergétique se feront par l’énergie fossile à travers les excédents financiers qu’elle dégage.  L’économie nationale est fortement dépendante des hydrocarbures en termes de recettes en devises et de fiscalité.

En effet, le secteur des hydrocarbures a représenté entre 33% en 2016 et 59% en 2019 du budget de l’Etat, entre 90,5% en 2020 et 98% en 2019 des exportations et entre 20 et 25% du produit intérieur brut selon les niveaux des prix du pétrole. 

“Une économie qui dépend d’une façon ombilicale des hydrocarbures est une économie vulnérable. Nous l’avons vécue à nos dépens. Depuis 2014, la chute des prix du pétrole a porté un coup très dur à l’économie nationale”, a fait remarquer le ministre, soulignant la nécessité de sortir de cette forte dépendance aux hydrocarbures.

Évoquant le contexte énergétique algérien, Wassim Benhassine, cadre au ministère chargé de la Prospective, a constaté une forte croissance de la consommation nationale d’énergie, particulièrement entre 2010 et 2015, principalement du fait de la démographie, de l’augmentation du revenu moyen des citoyens, de la réalisation de plusieurs projets d’infrastructures d’utilité publique, notamment dans les transports et l’habitat, et de l’accroissement du parc national automobile qui est passé de 4,3 millions en 2010 à plus de 6 millions de véhicules en 2019.

Selon M. Benhassine, la production d’énergie en Algérie, en 2019, est estimé à  157,3 millions de tonnes équivalent pétrole (MTEP). La même année, notre pays a exporté 92 millions de MTEP.  Il estime que la production de pétrole a atteint un pic en 20O8. “Ce qui pose la question du déclin de note production d’hydrocarbures”, signale M. Benhassine. 

Pour le ministre chargé de la Prospective, “il faut réfléchir à d’autres ressources alternatives aux ressources fossiles”. Il faut, également, réfléchir à de nouveaux “business models”, pas nécessairement le budget de l’État, pour financer la transition énergétique. 

“Le budget de l’État est mis, aujourd’hui, à rude épreuve”, souligne-t-il, évoquant, par ailleurs, la nécessité d’accompagner cette transition énergétique par une stratégie industrielle. M. Belmihoub a, par ailleurs, annoncé le lancement, par son département, d’une réflexion sur les pistes de sortie de crise.  
 

Meziane RABHI

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