Économie Relance du secteur industriel

Le gouvernement en quête d’une nouvelle stratégie

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SMATI Saïd Publié 10 Janvier 2021 à 08:46

© Archives Liberté
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Le ministre de l’Industrie, Ferhat Aït Ali, a précisé que l’introduction d’entreprises publiques à la Bourse vise plus leur recapitalisation que leur privatisation.

Le ministre de l’Industrie, Ferhat Aït Ali, a plaidé hier pour un plan de relance de l’industrie algérienne basé sur “une logique économique”. Invité au Forum du journal Echaâb, le ministre a déploré la situation que traversent les entreprises publiques qui font, selon lui, les frais d’un manque de vision économique depuis plus d’une décennie, durant laquelle, aucun audit n’a été fait sur ces entreprises. Ces dernières qui ont consommé 40 milliards de dollars pour leur assainissement et qui cumulent plus de 12 milliards de dollars de dettes sont “sans aucun plan d’avenir”.

Pour y remédier, le ministre de l’Industrie a indiqué que la relance des entreprises nationales défaillantes se fera par l’évaluation et le diagnostic, précisant que 12 groupes publics feront l’objet d’une étude approfondie pour agir en fonction de leurs conditions économiques. Il sera question, pour certaines, de continuation dans leurs activités ou d’une reconversion, alors que d’autres se verront dirigées vers la Bourse.

Ferhat Aït Ali précisera, à ce titre, qu’il s’agit plus, à travers cette démarche, d’une recapitalisation que d’une privatisation. Abordant le cas de l’entreprise Eniem, le ministre a indiqué que des changements seront opérés cette semaine, ajoutant que les banques créancières sont disposées à revoir son dossier. Cette entreprise, au même titre que beaucoup d’autres, a subi une concurrence déloyale induite par la vision économique qui a prévalu durant des décennies où la réglementation a favorisé une industrie factice.

Le ministre a également évoqué le groupe textile Gipec qui, malgré sa situation financière convenable et disposant d’actifs intéressants, pèche par le manque de vision marketing qui lui aurait  permis d’intégrer l’échelle des valeurs.

Pour ce qui est des entreprises dont les patrons sont en prison, Ferhat Aït Ali a indiqué que celles-ci sont poursuivies au même titre que leurs patrons et le remplacement des administrateurs par des managers vise essentiellement le maintien de leur activité, en attendant les décisions de justice les concernant. Il a ajouté qu’au final, ce qui reviendra à l’État sera géré par l’État. L’objectif, selon lui, est de sauver les actifs de ces entreprises. 

Nouvelle approche pour le foncier 
Concernant la question du foncier industriel, le ministre a indiqué que son département prépare un texte pour revoir la gestion de ce segment. Ce texte prévoit la création d’un office du foncier industriel qui sera en charge des études des projets, du suivi et de l’aménagement des zones industrielles et également de la perception des charges dues aux entreprises.

Le ministre a, par ailleurs, souligné la possibilité d’implanter dans ces zones des structures non industrielles, mais utiles, à l’instar d’hôtels ou de crèches. Toujours au chapitre du foncier industriel, le ministre a indiqué que son département a récupéré autour de 3 000 lots non utilisés. Mais l’opération de récupération doit se faire au cas par cas, puisque la non-utilisation du foncier est, dans certains cas, due aux contraintes auxquelles font face les opérateurs.

Défendant sa stratégie, le ministre a indiqué qu’“on ne peut pas parler d’industrie sans un retour vers la création de plus-value”.  Selon lui, on ne peut parler d’industrie quand cette dernière est dépendante des intrants importés, ajoutant que “l’importation est une vision égoïste de l’économie nationale”.

Le ministre a indiqué que la vision du secteur est essentiellement axée sur l’intégration. Il a rappelé que la loi de finances complémentaire 2020 et la loi de finances 2021 octroient beaucoup de facilités aux industriels qui s’inscrivent dans cette vision, à savoir l’industrie de transformation. 

 


Saïd Smati

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