Économie Restructuration des entreprises publiques

Le mode opératoire de l’Exécutif

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Ali TITOUCHE Publié 08 Janvier 2021 à 22:54

© D. R.
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Pour le ministre  de l’Industrie, l’audit  des groupes  publics  et  de leurs filiales qui vient d’être finalisé permet d’identifier les paris à relever et le mode opératoire.

Après une année 2020 difficile, le gouvernement tentera cette année de projeter certains groupes publics sur de nouvelles perspectives afin de les affranchir peu à peu du concours financier permanent du Trésor public. L’espoir d’une redynamisation est là, “grâce à ce que nous offre l’audit comme données sur la trésorerie des entreprises, leurs faiblesses et leurs forces”, indique Ferhat Aït Ali, ministre de l’Industrie, rencontré la semaine dernière au siège de son département. 

Pour le ministre, les groupes publics, critiqués à tort, auront toute leur place dans la stratégie de relance prévue par l’Exécutif. “Il n’y avait pas eu jusqu’ici de véritables plans de redressement des entreprises publiques ; il était question de les maintenir dans un coma statique pour éviter qu’il y ait des remous”, explique le ministre, qui annonce une volonté naissante de rompre avec les politiques du passé qui sont, justement, à la source directe de la situation dans laquelle se débattent, aujourd’hui, nombre d’entreprises publiques. 

“Nous avons commencé à assainir l’écosystème dans lequel évoluent les entreprises publiques. Il y a la question de la concurrence déloyale que nous allons combattre pour pouvoir donner de la visibilité à nos entreprises. Nous ne pouvons pas projeter l’Eniem, l’Enie et autres groupes sur de meilleures perspectives si la question de la concurrence déloyale — provenant, entre autres, des importateurs — n’est pas réglée.

L’Eniem, à titre d’exemple, qui avait un excellent taux d’intégration local, était contrainte de faire elle aussi dans l’importation des composants pour faire face à la concurrence d’autres entreprises dont le métier était d’importer les composants et de les rassembler en Algérie”, explique le ministre.

Le gouvernement mise sur la réorientation des avantages fiscaux vers la matière première utilisée dans l’intégration locale, indique Ferhat Aït Ali.

Paradoxalement, le dispositif des avantages fiscaux profitait jusqu’ici à l’importation des composants au détriment de la production et de l’intégration locales. Pour le ministre, l’audit des groupes publics et de leurs filiales, qui vient d’être finalisé par les services de son ministère, permet d’identifier les paris à relever et le mode opératoire.

Le marché boursier en est un. “Nous pensons que les marchés spéculatifs, dont l’immobilier entre autres, qui servaient jusqu’ici à recycler les excédents en dinars, se tarissent peu à peu. Ces capitaux dormants peuvent désormais trouver une alternative en Bourse”, estime Ferhat Aït Ali.

“Les investissements en Bourse sont plus sûrs. Nous pensons également que d’autres groupes publics qui dégagent d’importants profits, tout comme les entreprises privées, peuvent prendre des participations dans les sociétés publiques candidates à une ouverture de capital via la Bourse”, soutient-il.

“Nous ne pouvons pas faire une économie de marché sans la Bourse”, tranche le ministre. Le but sera à la fois d’enclencher deux chantiers plusieurs fois ajournés, celui de la restructuration du secteur public et celui de la redynamisation du marché boursier qui constitue un important levier financier dans l’actuelle conjoncture.

“D’autres entreprises peuvent solliciter des prêts bancaires étant donné que leurs actifs, dont l’évaluation est remise à jour, sont de nature à garantir les crédits”, poursuit le ministre. Bien évidemment, après l’audit des entreprises publiques, l’opération de leur assainissement viendra “en les dotant de plans de redressement, de nouvelles équipes dirigeantes auxquelles nous allons imposer des contrats de performance”, affirme le ministre de l’Industrie. Le dossier est en haut de la pile des priorités que se fixe le gouvernement, à en croire le ministre. 

Il y a en effet urgence, car il est pour le moins insensé de perpétuer cette politique d’investissement à fonds perdus dans des entreprises dont la viabilité économique a été maintes fois remise en question. Et cette dépendance chronique des financements de l’État propriétaire est décidément intenable en raison des tensions financières que traverse le pays. 
 

Ali TITOUCHE

 

 

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