Économie Pharmaciens d’officine

Le Snapo réclame une révision des marges bénéficiaires

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Badreddine KHRIS Publié 01 Avril 2021 à 08:57

© Archives Liberté
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Les marges des pharmaciens restent insuffisantes, voire faibles, et risquent d’engendrer la faillite d’officines, estime le Snapo.

Le Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo) lance un appel à tous les ministères concernés pour la reprise des négociations liées à l’augmentation de la marge bénéficiaire des pharmaciens d’officine. Le syndicat estime que les pharmaciens se sont pleinement engagés ces dernières années dans des projets de “souveraineté nationale” qui ont chamboulé le fonctionnement de leurs officines.

Tiers payant, système Chifa, tarif de référence, promotion du médicament générique, encouragement et développement de la production nationale… sont autant de dispositifs mis en place par les pouvoirs publics au profit du malade algérien pour lesquels, estime le Snapo, les pharmaciens ont contribué de manière efficace. Cependant, “nous consentons d’énormes charges sur le plan de l’investissement en moyens humains et matériels.

Ce qui n’a pas été sans conséquence sur le fonctionnement des officines”, souligne l’organisation syndicale. Les pharmaciens sont dans l’obligation de recruter un personnel supplémentaire, de dépenser des frais, en plus pour accomplir les procédures ayant trait au tiers payant…

Ces professionnels demandent aux ministères de l’Industrie pharmaceutique, de la Santé, du Travail et des Finances une révision à la hausse de leurs marges, régies à ce jour par un décret datant de 1998. “Ces marges restent insuffisantes, voire faibles, et risquent d’engendrer immanquablement la faillite d’officines”, avertit le syndicat. Leur marge bénéficiaire globale, évaluée actuellement à 18%, doit être augmentée pour atteindre les 26 ou 27%, explique un pharmacien contacté hier.

Il faut dire que cette revendication a été réitérée après que les pharmaciens ont été destinataires, il y a quelques jours, d’un courrier de la part de la société Aldaph (SPA filiale du groupe Novo Nordisk en Algérie) leur signifiant sa décision de faire baisser ses marges sur ses deux médicaments, Norditropine et Nordiflex.

Le laboratoire avance comme argument l'impact de la dévaluation du dinar sur les marges de ces deux produits. Aldaph estime que “l'année 2021 a été marquée par une forte baisse du dinar algérien face aux principales devises internationales”, est-il mentionné dans la lettre adressée à ses clients (pharmaciens).

“Au vu de cette dépréciation, le maintien du prix de ces deux médicaments au tarif de référence a eu un impact direct sur les marges. Notre mission commune est de veiller sur la santé de nos patients et la continuité de leurs traitements. À ce titre, nous avons procédé à une baisse significative de notre marge pour limiter l'impact sur les vôtres et garder le PPA (prix public algérien) inchangé, afin que le patient n'ait pas à payer cette différence de prix”, argue l’entreprise.

Ainsi, poursuit la missive, le “maintien du PPA au tarif de référence permettra aux pharmaciens de garder les 10% de majoration Cnas”. Le courrier d’Aldaph, faut-il le reconnaître, a suscité le courroux des pharmacies d'officine qui n’ont pas hésité à dénoncer cette décision auprès du département de Benbahmed. Le Snapo parle d’un “manquement flagrant à la réglementation”, au moment où la “plupart des officines vivent une situation caractérisée par une chute incroyable de leur chiffre d'affaires”.

L’intervention du ministre de l’Industrie pharmaceutique a permis le maintien de la marge des pharmaciens à son niveau réglementaire, à savoir 20%. Pour les ventes des deux médicaments effectuées avec une marge inférieure à 20%, le laboratoire s’est engagé à compenser les pharmaciens sur le plan financier. 

 

 

B. K.

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