Les travailleurs de l’Entreprise nationale des industries de l’électroménager (Eniem), implantée à Oued Aïssi, dans la wilaya de Tizi Ouzou, ont repris le travail, hier, après avoir arraché leur seconde revendication consistant en l’annulation du congé technique décidé par l’ancienne direction de l’entreprise décembre dernier. L’annulation du congé technique d’un mois décidé par l’ancienne direction de l’entreprise a été entérinée par le conseil d’administration qui s’est réuni hier en début de matinée. L’annonce, par les deux représentants qui ont pris part à ce conseil décisif de cette décision, a été accueillie avec une grande satisfaction par les travailleurs qui attendaient impatiemment à l’extérieur.
Après avoir savouré leur victoire pendant un moment, les travailleurs ont repris aussitôt le chemin des ateliers comme décidé durant leur assemblée générale tenue avant-hier, dimanche, à l’intérieur de l’entreprise. Mais bien que les engagements des autorités et du nouveau P-DG, Mustapha Chaoui, soient désormais honorés et que les travailleurs aient repris le travail, l’Eniem, est-il utile de le souligner, n’est pas pour autant sortie de la zone de turbulences qu’elle traverse depuis maintenant plusieurs années.
“Avec la matière première dont nous disposons sur site, l’Eniem a de quoi tourner pendant seulement 15 jours. Le P-DG a annoncé lors du conseil d’administration, tenu ce lundi, qu’il compte entamer dès demain, mardi, les démarches pour débloquer les matières premières encore sous douane. Si ces matières en CKD venaient à être débloquées, nous aurions de quoi maintenir la production jusqu’au mois de mars”, a expliqué un cadre de l’entreprise soulignant que l’Eniem n’est pas encore en mesure de respecter le cahier des charges.
“S’il est vrai que l’Eniem a atteint le taux d’intégration exigé concernant la chaîne de cuisson, ce n’est pas le cas de la chaîne de froid. Le cahier des charges exige 60%, or l’Eniem est à un taux d’environ 30% d’intégration de sa chaîne de froid”, a encore expliqué notre interlocuteur soulignant que pour le moment, “la seule solution est le gel du décret n°20-313 portant cahier des charges des industries de l’électroménager”. “Comme toutes les entreprises publiques exerçant dans le secteur, nous avons besoin d’une période de grâce. Cela d’autant que l’intégration nécessite la rénovation de certains équipements et le changement d’autres. Ce qui a besoin au moins d’une période d’une année”, a-t-il encore expliqué.
Samir LESLOUS
