Économie politique des subventions

Les contours de la réforme restent à clarifier

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Ali TITOUCHE Publié 28 Novembre 2021 à 10:24

Un tiers des consommateurs ne profiteront plus des subventions de l’état. © Archive liberte
Un tiers des consommateurs ne profiteront plus des subventions de l’état. © Archive liberte

Tout en appelant à soumettre la révision des subventions à un “débat national”, Abdelmadjid Tebboune a indiqué que les modalités de cette réforme ne sont pas encore arrêtées.

La levée des subventions concernera seulement un tiers des citoyens parmi ceux ayant des “revenus très élevés”. C’est ce qu’a indiqué, vendredi soir, le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, lors d’une rencontre avec des médias nationaux, dans une énième tentative de convaincre quant à l’utilité économique de la refonte tant attendue du mécanisme des subventions généralisées qui grèvent la trésorerie de l’État. Depuis plusieurs semaines, le gouvernement martelait sans relâche l’impératif de passer à un système de transfert monétaire au profit des ménages déshérités plutôt que de continuer à brûler la chandelle par les deux bouts en faisant profiter des couches sociales aisées de la cagnotte sociale de l’État. 

Faute d’avoir convaincu sur le fond de cette réforme, l’Exécutif est, certes, conforté dans sa démarche par le vote du Parlement du projet de loi de finances 2022, mais relancé de plus belle sur la révision des subventions ; l’APN conditionnant la mise en œuvre de cette réforme par l’impératif de définir, au préalable, les “mécanismes et procédures” compensatoires. C’est-à-dire que tout n’était pas tout à fait clair et qu’il était pour le moins primordial de définir les contours de cette réforme. Tout en appelant à soumettre la révision des subventions à “un débat national”, Abdelmadjid Tebboune a indiqué, dans une tentative de dépassionner les discussions, que “les mécanismes de cette révision ne sont pas encore arrêtés, ni encore ses modalités, ses objectifs et les concernés”. “La levée des subventions sociales concernera seulement un tiers des citoyens parmi ceux ayant des revenus très élevés”, a-t-il soutenu, soulignant, sur sa lancée, que cette réforme nécessite un certain niveau de numérisation et des statistiques précises sur les revenus en vue de classer les catégories pauvres, moyennes et riches. Les données actuellement disponibles à ce sujet ne sont pas “minutieuses”, reconnaît le chef de l’État, relançant ainsi le débat sur l’utilité de mixer la révision des subventions avec le grand ensemble budgétaire de 2022 et de le proposer, ensuite, au vote des parlementaires. 

Ainsi, exception faite de l’option d’un transfert monétaire au profit des catégories pauvres, l’Exécutif est renvoyé aux premières controverses rappelant l’impératif d’un substitutif réfléchi et bien ficelé. On note que cette réforme ressemble bel et bien à un projet de moyen terme dont les travaux ne sont qu’au stade de la théorie. Clairement, le gouvernement est attendu sur l’aspect pratique auquel “les syndicats seront associés”, a fait savoir Abdelmadjid Tebboune, rappelant que la révision de la politique des subventions “ne signifie d'aucune manière une levée des subventions pour ceux qui y sont éligibles”. 

Sur la question de l’allocation chômage au profit des demandeurs d’emploi, instituée dans la loi de finances 2022, le chef de l’État a annoncé que son montant est proche du Salaire national minimum garanti (SNMG) et qu’elle est assurée au chômeur jusqu'à obtention d’un poste de travail. Cependant, le versement de cette allocation requiert la mise en place de mécanismes de contrôle pour qu’elle soit versée aux véritables chômeurs, a-t-il fait savoir. Dans son projet de budget pour 2022, validé par les deux Chambres du Parlement, le gouvernement a précisé que cette allocation sera attribuée aux chômeurs pré-demandeurs d’emploi inscrits auprès des services de l’Agence nationale de l’emploi (Anem).

 


Ali Titouche

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