L’indice des prix agricoles de la Banque mondiale fait ressortir une progression de plus de 9% au premier trimestre 2021.
Même si les prix du pétrole brut ont rebondi de leurs planchers historiques de 2020 à la faveur de la poursuite des réductions de production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires, la Banque mondiale met en garde contre les capacités de production non utilisées et leur probable effet pervers sur les prix et la discipline au sein de l’Opep+. “Si les réductions de production opérées par l’Opep et ses partenaires (Opep+) ont été essentielles pour éviter l'effondrement des cours, les importantes capacités de production inutilisées qui en résultent limiteront la hausse des prix sur la période de prévision. En outre, si l’endiguement de la pandémie faiblit, une nouvelle détérioration de la demande pourrait exercer des pressions sur l’accord de réduction de la production. “Une rupture de l’accord risquerait d'entraîner une baisse sensible des prix du pétrole”, avertit l’institution de Bretton Woods dans son rapport Commodity Markets Outlook du premier trimestre de l’année.
Pour la Banque mondiale, la hausse des cours du pétrole sous l’effet des réductions de la production de l’Opep+ et de la reprise progressive de la demande pourrait être de courte durée si toutes les capacités de productions inutilisées venaient à être mises en service. Stimulé par la levée progressive des restrictions, notamment en Europe, qui charrie les espoirs d’une reprise vigoureuse de la demande d’or noir, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait, hier matin, 70,08 dollars à Londres, en hausse de 0,89% par rapport à la clôture de la veille. À New York, le baril de WTI pour le mois de juin s'appréciait de 0,77% à 66,78 dollars. Les deux références ont atteint des niveaux inégalés depuis la première semaine de mars dernier. Dans son Commodity Markets Outlook, la Banque mondiale note, également, une forte hausse des prix du gaz naturel et du charbon au premier trimestre 2021, sous l’effet de la reprise économique mondiale.
Au chapitre des cours des produits agricoles et des intrants alimentaires, l’institution de Bretton Woods pointe une hausse quasi générale ; certains atteignant leurs plus hauts niveaux depuis sept ans, tandis que d’autres sont plus élevés qu’avant la pandémie. “L’indice des prix agricoles de la Banque mondiale a progressé de plus de 9% au premier trimestre 2021, poursuivant sur sa lancée du trimestre précédent. Les prix sont supérieurs de 20% à ceux d’il y a un an, soit un niveau record depuis près de sept ans”, lit-on dans le rapport de la Banque mondiale sur l’évolution des prix des produits de base. En revanche, cette institution parie sur une stabilisation des marchés mondiaux des matières premières alimentaires. “Les prix agricoles devraient se stabiliser en 2022 après une hausse de 13% cette année. Les risques qui pèsent sur ces prévisions résident dans l’évolution des coûts de l’énergie, à court terme, et dans les politiques en matière de biocarburants dans le cadre de la transition énergétique, à plus long terme”, écrit l’institution financière multilatérale.
A. Titouche
