Économie Tension sur les prix et la disponibilité des huiles alimentaires

Les dessous d’une pénurie

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SMATI Saïd Publié 21 Mars 2021 à 22:24

© D. R.
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Selon  la  Fédération  nationale  de  l'agroalimentaire  (FNA),  la perturbation dans l'approvisionnement en huile de table est due aux détaillants.

La hausse des prix et la pénurie des huiles alimentaires sur le marché national continuent d’alimenter le débat et la polémique sur les raisons de cette situation. Selon la Fédération nationale de l'agroalimentaire (FNA), la perturbation dans l'approvisionnement en huile de table, constatée sur le marché national durant les dernières semaines, est due aux commerçants détaillants qui refusent de se faire facturer leurs achats auprès des grossistes et des producteurs.

D’après le président de la FNA, Khaled Belbel, repris par l’APS, “les commerçants au détail ont causé cette pénurie des huiles de table sur le marché” en prétextant la rareté de ces produits au niveau des grossistes et des producteurs. Selon lui, la raison “réelle” de cette perturbation est due au “refus” de ces commerçants d'appliquer les directives des services du ministère du Commerce instaurant “l’obligation” de facturation sur toutes les transactions réalisées par tous les acteurs du marché, à tous les niveaux. 

Le responsable de l'organisation patronale, affiliée à la Confédération algérienne du patronat (CAP), a souligné que ce système de facturation est considéré “pénalisant” par les commerçants au détail vu que les transactions facturées sont “imposables”. Khaled Belbel a, par ailleurs, ajouté que les détaillants estiment que leur marge bénéficiaire est “négligeable” s'ils achètent avec des factures les huiles dont le prix est plafonné par l'État.

Le responsable de la Fédération a expliqué que, pour échapper à ce qu'ils qualifient de “contrainte”, les détaillants se fournissent auprès de plusieurs grossistes en achetant de petites quantités au prix du détail, ce qui, selon lui, les exempte de la facturation. Par la suite, ces commerçants écoulent leur marchandise “à des prix plus élevés en faisant croire à l'existence d'une pénurie” et à l'achat de leur produit plus cher auprès des grossistes et autres fournisseurs. 

Concernant la disponibilité et les stocks, le président de la FNA a été rassurant en indiquant que les visites d’inspection effectuées dernièrement par les agents de la Direction du commerce et des prix (DCP), pour s'enquérir de l'état des stocks des producteurs et autres grossistes, ont révélé que “les niveaux de ces stocks en 2021 ont augmenté” par rapport à l'année écoulée. Il a donné, à ce titre, l'exemple d'un des producteurs principaux des huiles de table en Algérie dont la production a “triplé” comparée à l'année précédente. 

Le même responsable a, enfin, déploré que “cette réticence à la facturation perdure depuis plusieurs années”, tout en déclarant qu'il était difficile de “changer les mentalités” et cela demanderait du temps pour pouvoir “instaurer de nouvelles règles” qui ne pénaliseraient pas le consommateur final.

Si pour la FNA, la principale responsable de cette situation est l’attitude   des commerçants détaillants, ces derniers avancent une tout autre raison. Selon eux, c’est la réduction de la marge bénéficiaire qui a engendré cette crise. Avec les prix qui demeurent plafonnés par l’État, de nombreux commerçants ont préféré ne pas commercialiser ces produits plutôt que de prendre une marge insignifiante.

La hausse de certaines matières premières a poussé les producteurs à recourir à la baisse de la marge bénéficiaire des intermédiaires pour maintenir le plafonnement des prix, mais cela a créé une situation de bras de fer entre producteurs et distributeurs, et le consommateur final paye le prix fort de cette situation. 
 

Saïd SMATI

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