“Les allégations contenues dans le site de l’Unop sur une étude de l’Union européenne préconisant l’ouverture du marché national du médicament aux importations européennes, endossée par le Conseil de la concurrence sont infondées.”
C’est ce qu’a indiqué le Conseil de la concurrence, dans un communiqué transmis à la rédaction, en réponse aux commentaires publiés par l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop) concernant une étude réalisée par le Conseil, entre 2015 et 2019, sur la “concurrentiabilité” du marché du médicament à usage humain en Algérie.
Le Conseil de la concurrence soutient qu’il “n’a jamais recommandé l’ouverture du marché aux importations”. Bien au contraire, soutient le Conseil de la concurrence, “l’application des règles de la concurrence et de la transparence dans ce marché est de nature à stimuler l’investissement national et étranger pour développer la production nationale”.
Le Conseil de la concurrence précise que les objectifs de l’étude visent “à établir un diagnostic concurrentiel de la chaîne de distribution du médicament en Algérie, et n’entend, en aucun cas, juger les conduites des opérateurs ni d’émettre des sanctions à leur encontre”.
Sur les autres griefs avancés par l’Unop, le Conseil de la concurrence souligne que le marché du médicament n’a pas été exclu du champ de l’application de l’ordonnance sur la concurrence.
Le choix de la thématique de l’étude a été dicté par les perturbations du marché et par les recommandations des organisations internationales spécialisés (Cnuced, Ocde), ainsi que du réseau mondial de la concurrence.
Selon le Conseil de la concurrence, les principaux constats relevés par l’étude portent sur les distorsions au droit à la concurrence dans le marché notamment, l’existence d’oligopoles et de positions dominantes (accaparement de plus de 40% des parts de marché). Cette situation, estime le Conseil, a un impact négatif en termes de disponibilité, de prix, de qualité et d’accessibilité aux médicaments.
Selon le Conseil, l’étude révèle, aussi, l’existence de conflits d’intérêt au niveau de la chaîne de valeurs (production importation et distribution) et l’inadéquation entre l’offre et la demande générant des pénuries récurrentes pour certains médicaments parfois essentiels.
Par ailleurs, le Conseil affirme avoir mis en exergue, dans l’étude, “les résultats positifs réalisés par les politiques publiques des gouvernements successifs pour la promotion de la production nationale du médicament et l'encouragement du générique qui réduit la facture des importations, et a parallèlement eu un impact positif sur les dépenses de la sécurité sociale”.
Le Conseil de la concurrence précise que ses recommandations “ne sont pas contraignantes pour les pouvoirs publics et les acteurs du marché qui peuvent les prendre en charge ou les ignorer si elles s'avèrent peu pertinentes et incompatibles avec les politiques adoptées en la matière”.
Meziane RABHI