La découverte d’un nouveau variant du coronavirus, baptisé Omicron, a fait l’effet d’un électrochoc sur les marchés pétroliers, faisant fortement chuter les cours, selon les agences de presse internationales. À Londres, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a cédé 11,55%, vendredi, pour clôturer à 72,72 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en janvier a perdu, lui, 13,06%, pour finir, à New York, à 68,15 dollars. Ce nouveau mutant semble créer un nouveau contexte qui ravive les inquiétudes sur la stabilité des marchés. Pour le moment, les spécialistes n’en savent pas assez sur son évolution.
Face à cette nouvelle menace, plusieurs pays, notamment en Europe, ont déjà commencé à se barricader. La Commission européenne a activé le dispositif de “frein d’urgence” et va donc suspendre les voyages en provenance et à destination de nombreux pays d’Afrique australe : le Botswana, Eswatini (petite monarchie enclavée au nord de l'Afrique du Sud), le Lesotho, le Mozambique, la Namibie, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe. Certes, il ne s’agit pas de mesures de grande ampleur, mais il ne faut pas minimiser leurs effets sur le moral des producteurs et des investisseurs.
“Même sans restrictions drastiques susceptibles de limiter la propagation du virus, les gens vont faire preuve de davantage de prudence, ce qui va peser sur la demande d’or noir”, a estimé Michael Lynch, président du cabinet Strategic Energy & Economic Research (Seer), cité par des médias européens. Ajoutant : “Je suis surpris par la sévérité de cette baisse, parce qu’il est encore trop tôt pour savoir quel sera l’impact et si les vaccins seront ou non efficaces.”
Quelle serait, cependant, l’attitude de l’Opep et de ses alliés ? Selon les agences Reuters et Bloomberg, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires “envisagent déjà de modifier leur calendrier de production” en réaction à la découverte de ce variant. Jusqu’ici, l’alliance s’est tenue au calendrier fixé en juillet dernier qui prévoit de relever, chaque mois, de 400 000 barils par jour la production de l’ensemble des pays du groupe. Ils pourraient, toutefois, “y renoncer le temps d’un mois”, selon des sources citées par les deux agences.
Youcef Salami
