Économie MARCHÉ DU GAZ

Les prix poursuivent leur hausse

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Ali TITOUCHE Publié 22 Septembre 2021 à 00:29

© D. R.
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■ Les prix du gaz continuent de progresser fortement en Europe ; Gazprom refusant de pomper davantage de gaz via l’Ukraine et semblant faire de la surenchère pour faire valoir sa position de fournisseur incontournable, et contraindre ainsi ses clients européens à adhérer au gazoduc controversé Nord Stream 2.

Lundi, la référence européenne des prix du gaz naturel, le hub néerlandais TTF, a vu ses prix grimper de plus de 10%. Les contrats à terme d'octobre ont augmenté de plus de 11%, alors que les contrats à terme de novembre et de décembre ont progressé respectivement de plus de 14% et de près de 15%, atteignant un pic historique.

Les prix ont gagné plus de 30% en variation hebdomadaire. Les cours ont grimpé de 105,82% par rapport aux niveaux de janvier dernier et de 82,27% en variation annuelle. Et ce n’est peut-être pas encore fini dans un contexte de demande plus élevée et de stocks plus faibles. “Les prix en Europe ont déjà battu tous les records possibles. Et peut-être même que dans un futur proche, ces records seront battus à leur tour”, a estimé, vendredi dernier, Alexeï Miller, patron de Gazprom.

La Russie, principal fournisseur du Vieux Continent en gaz, se gardait, jusqu’ici, d’augmenter ses livraisons via l’Ukraine. Gazprom, qui vient de terminer le gazoduc Nord Stream 2 qui servira à doubler sa capacité d'exportation via la mer Baltique, dit, en revanche, attendre l'autorisation d'exploitation des autorités allemandes.

Le torchon brûle à nouveau entre Européens et Russes en raison de la baisse de l’offre. La semaine dernière, un groupe de législateurs du Parlement européen a demandé à la Commission européenne d'enquêter sur le rôle de Gazprom, contrôlé par l'État russe, dans la flambée des prix du gaz, affirmant que le comportement de la compagnie suscite de la suspicion sur une possible manipulation du marché.

La Russie semble vouloir forcer la main aux Européens, afin de lever les écueils se dressant sur le chemin de la mise en service du Nord Steam 2. Cette mise en service du gazoduc ne devrait pas intervenir avant début 2022 et le chemin n'est pas sans embûches.

En effet, le régulateur allemand doit demander son opinion à la Commission européenne et en tenir compte, sauf que la procédure peut durer plusieurs mois. Il se trouve que la baisse de l’offre sur le marché n’est pas le seul facteur favorisant la hausse des cours du gaz.

La reprise de l’économie mondiale, la hausse de la demande, le sous-investissement et les niveaux bas des stockages européens ont contribué à ce mouvement haussier et la situation ne devrait pas évoluer dans le sens d’une baisse des cours avant le printemps de 2022.

La situation n’est pas meilleure sur le marché asiatique où les prix ont atteint des niveaux jamais égalés. La demande post-Covid carbure à plein régime et les prix montent en flèche de semaine en semaine. Le marché connaît ainsi une envolée des cours comme on n’en avait jamais vu jusqu’ici. Et ce n’est probablement que le début.
 

Ali TITOUCHE

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