Le nouveau ministre de l’Industrie, Mohamed Bacha, a pris, hier, ses fonctions en remplacement de Ferhat Aït Ali Braham, au lendemain du remaniement ministériel opéré par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Le nouveau ministre connaît bien le secteur. Il a occupé plusieurs postes au sein du même ministère, dont celui de directeur général de l’intelligence économique - études et prospective.
Dans une déclaration à la presse à l'issue de la cérémonie de passation de pouvoirs, Mohamed Bacha, cité par l’APS, a souligné l'importance d'intensifier les efforts pour la relance du secteur industriel, y compris la promotion de l'investissement local et étranger, à travers l'amélioration du climat des affaires.
Il a insisté sur la nécessité d'asseoir une base industrielle “forte et solide” à même de contribuer à la diversification de l'économie. Le nouveau ministre réussira-t-il à sortir le secteur industriel de sa léthargie ? Un secteur qui a consommé plusieurs ministres et maintes réformes sans trouver le chemin de la relance.
Dans le secteur public marchand, les politiques successives d’assainissement et de restructuration, opérées depuis le lancement des réformes économiques, n’ont pas permis l’émergence de véritables entreprises économiquement viables et financièrement équilibrées.
Les nombreuses et importantes mesures financières adoptées depuis 25 ans n’ont pas réglé les problèmes structurels des entreprises publiques, alors que leur coût pour le Trésor est estimé à 250 milliards de dollars. Avec 5,9% de la valeur ajoutée totale, le secteur de l’industrie ne contribue que faiblement à la croissance du PIB.
Environ 50% de cette valeur ajoutée est réalisée par le secteur public. Presque la moitié de la valeur ajoutée de l’industrie est le fait d’un seul secteur, celui des industries agroalimentaires avec 2,8%. L’économie algérienne se caractérise par l’existence d’entreprises peu nombreuses, de petite taille, faiblement compétitives et peu innovantes.
Sur les 1 171 701 PME répertoriées en 2019, 97% d’entre elles comptent moins de 10 salariés. Avec 28 PME pour 1 000 habitants, la densité des entreprises est relativement faible par rapport à une moyenne internationale de 50 PME/1 000 habitants. Les entreprises, notamment, peinent à se développer et à atteindre une masse critique leur permettant de jouer un rôle moteur.
L’amélioration de l’environnement des affaires et la réforme du système financier et bancaire devraient jouer un rôle fondamental pour aider les petites entreprises à prendre une plus grande envergure et financer leur développement.
L’investissement direct étranger (IDE) en Algérie reste, également, très faible. En effet, le pays attire très peu d’investissements directs étrangers dans la région Afrique du Nord, soit à peine 10% en 2019.
Par ailleurs, l’essentiel de ces IDE se concentre dans le secteur de l’énergie et ne contribue pas à la diversification économique. D’ici à quelques années, les ressources d’hydrocarbures connaîtront une chute irrémédiable et ne pourront donc plus alimenter la croissance économique.
M. R.