Économie Marché pétrolier

Paris ouverts sur de nouvelles hausses

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Ali TITOUCHE Publié 22 Juin 2021 à 09:14

La reprise des cours du brut amorcée depuis le début de l’année en cours a suscité l’enthousiasme des investisseurs et des analystes ; certains pariant désormais sur une bonne rentabilité du Brent cette année, pouvant atteindre 100 dollars le baril, une perspective impensable à la même époque de l'année dernière, alors que les économies et la demande mondiale de brut étaient sous le choc de la pandémie. Maintenant que la demande mondiale repart au galop, l’euphorie semble gagner le marché et les paris sont ouverts pour de nouvelles hausses des cours cette année, tant il est vrai que plusieurs facteurs viennent alimenter ces prévisions haussières. 

La demande mondiale de pétrole brut devrait augmenter et connaître un bond jamais connu dans les six prochains mois, anticipait, plus tôt cette année, la banque américaine Goldman Sachs. La consommation mondiale de pétrole devrait atteindre les niveaux d'avant la pandémie au quatrième trimestre de cette année et dépasser la demande de 2019 en 2022, prévoit, à son tour, l’Agence internationale de l’énergie (AIE). 

Le rebond de la croissance dans le monde, combiné à l'assouplissement des restrictions liées au Covid, y compris pour les voyages, devrait stimuler la demande de carburants et de produits pétrochimiques. L’autre facteur haussier vient du côté de l'offre. L'alliance Opep+ contrôle fermement une grande partie de l'offre mondiale de brut et préfère - jusqu’ici - maintenir l’alimentation du marché aux niveaux fixés en avril dernier avec, comme perspective, une levée progressive des coupes. Le ministre saoudien de l'Énergie a, maintes fois, appelé à la prudence face à la résurgence de la pandémie dans certaines régions du monde. 

Le sentiment haussier qui se dégage du marché a été alimenté, cette semaine, par l'élection du conservateur Ebrahim Raïssi en Iran, susceptible de compliquer les négociations sur le nucléaire iranien et de retarder le retour de ses millions de barils sur le marché. Les marchés pétroliers ont ainsi pris acte de la discipline des pays de l’Opep+ autant que des perspectives rassurantes concernant la robustesse de la reprise de l’économie mondiale. 

“Mais il faut toujours garder à l’esprit que cette crise pétrolière est d’une grande complexité puisque s’y sont conjugués un choc d’offre (surproduction de l’Opec et des pétroles de schiste américains), un choc de demande et un choc économique du fait de la pandémie”, estime Mourad Preure, expert pétrolier et président du cabinet Emergy. Ce dernier paramètre est difficilement prévisible et ses effets sont multidimensionnels, soutient-il, nourrissant une prévision plutôt mesurée quant à un retour à la situation d’avant-pandémie, un scénario qui, selon lui, “semble encore éloigné dans le temps avec beaucoup d’incertitudes qui, en définitive, déterminent fortement la demande”.

“Une moyenne des prix autour de 65 dollars le baril en 2021 serait une belle performance, considérant probable que les prix s’apprécieraient de 10 dollars en 2022”, estime Mourad Preure, contacté par Liberté. Ses prévisions restent éloignées du point d’équilibre pour l’économie algérienne qui devrait se situer au-delà des 100 dollars le baril. Cependant, le président du cabinet Emergy croit que “notre pays a les moyens, notamment financiers, pour passer cette crise.

Mais pour autant qu’il revoie en profondeur sa gouvernance économique, qu’il s’oriente de manière offensive dans une trajectoire d’émergence mobilisant toutes les ressources de la nation, au premier rang desquels, l’intelligence, l’initiative et le patriotisme des Algériens où qu’ils se trouvent, qu’il diversifie son économie en s’inscrivant de manière visionnaire dans les tendances structurantes de l’industrie mondiale portée par le savoir et l’innovation”. Dans cette dynamique, estime Mourad Preure, “il nous revient de donner de la voilure à Sonatrach qui doit se porter aux standards d’excellence managériale et technologique internationaux et convoiter une place de leader dans la transition énergétique”.

 


Ali Titouche

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