Économie Réforme du régime de retraite

Un chemin très escarpé

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Ali TITOUCHE Publié 15 Avril 2021 à 09:03

Le chemin menant vers une réforme du régime de retraire s’avère très escarpé, tant il est vrai que cette refonte repose sur deux piliers nécessitant une volonté politique sans faille. Il s’agit, d’abord, d’instaurer un système juste et équitable abolissant, au passage, les régimes spéciaux dont bénéficient les hauts cadres de l’État. Il est question, ensuite, de chercher à améliorer les recettes de la Caisse des retraites en ratissant large sur les terrains de l’économie informelle et des défauts et/ou fausses déclarations des cotisations.

Quoi qu’il en soit, le besoin de réforme n’a jamais semblé aussi pressant. La survie de la Caisse et des milliers de retraites en dépend. Or, face à une économie informelle qui gagne en ampleur, l’Exécutif semble vouloir y aller avec le dos de la cuillère. En témoignent les récents propos du ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, qui dit compter sur l’adhésion volontaire des travailleurs et les employeurs exerçant dans l’informel aux mesures de formalisation que l’État devrait annoncer dans les semaines à venir.

La migration vers un régime de retraite juste et équitable exige une sérieuse réflexion sur les milliers de cotisations sociales qui échappent à la Cnas et à la CNR du fait de l’informel. En plus de ces centaines de milliers de cotisations qui échappent à la fois aux organismes de protection sociale qu’au fisc, le défaut de cotisations et les fausses déclarations ont pris une proportion inquiétante dans un contexte socioéconomique fortement dégradé.

En effet, le déficit de la CNR tient aussi bien au rapport de dépendance (nombre d'actifs pour un retraité), qui est le pilier d'un système des retraites basé sur la répartition, qu’à une insuffisance dans les recouvrements des cotisations. Pour mesurer l’ampleur de ce phénomène, à savoir le défaut de cotisation, il n’y a qu’appliquer le nombre de salariés et fonctionnaires déclarés, ainsi que le montant théorique des cotisations que leur employeur devrait verser à la Cnas à la valeur des cotisations effectives reçues par la CNR.

Le gap est saisissant ! “Pour ma part, je considère le travail au noir comme un phénomène dangereux à tous les niveaux. Il faudrait être plus créatif pour imposer aux entreprises un respect plus prononcé de la législation du travail. Et vu des marchés publics qui continuent à jouer un rôle moteur dans l’économie nationale, pourquoi ne pas imposer aux entreprises une sorte de label délivré par un organisme de rating social sur leur degré de respect de la législation sociale et qui les rendrait éligible à la commande publique par exemple ?”, suggère Mahrez Aït Belkacem, consultant et membre du Care, contacté par Liberté. Face à ces fléaux, force est de constater qu’il y a manifestement absence de stratégie chez le gouvernement. 

 


A. Titouche

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