L’élection présidentielle d’avril 2019 accapare déjà l’essentiel du débat politique. Les partis du pouvoir, même s’ils feignent ne pas trop s’y intéresser, au prétexte qu’ils attendent de connaître la décision du Président sortant pour se déterminer, font tout, certains ouvertement mais de manière sporadique, d’autres en sourdine, pour que ce soit le cas. Le Front de libération nationale, qui rappelle constamment que ses ambitions sont celles de son président Abdelaziz Bouteflika, est le plus entreprenant en la matière. Il oriente le débat vers l’avenir politique du chef de l’État, donc vers le 5e mandat, même dans ce que son secrétaire général intime aux militants et cadres du FLN comme ordre de se taire et de ne rien exprimer avant que ne sonne le tocsin pour une candidature officielle ou un retrait clairement annoncé. C’est le soutien jugé prématuré à un supplémentaire mandat pour Bouteflika qui a valu son infortune politique au député Tliba. À d’autres aussi qui ont pensé bien faire en entonnant la rengaine avant que le chef d’orchestre ne donne le la. Mais ces remontrances politiques, appuyées de menaces de sanctions disciplinaires, n’ont fait en réalité que maintenir la question du 5e mandat au cœur du débat politique au lieu de l’en soustraire. L’opposition, qui croit toujours à une possible synergie dans l’effort, du moins autour des préoccupations politiques les plus essentielles, ne se laisse pas — on a eu tout le loisir de le constater à plus d’une occasion — distraire. Individuellement, les partis et les personnalités qui s’y réclament sont même convaincus que le prolongement de bail pour Bouteflika n’est pas une fatalité. Que l’alternative à la perpétuation du statu quo existe et est possible, pour peu que soient dépassées les visions étriquées et égocentriques qui ont, jusqu’ici, empêché l’aboutissement des engagements solidaires en faveur d’une transition démocratique.
Des hommes politiques, aux longs parcours, semblent avoir tiré les enseignements des échecs passés et travaillent à des constructions dépassionnées, articulées autour de minimums consensuels. Ils se concertent, mais ne précipitent rien, laissant aux choses le temps de mûrir. Et ils ont de quoi nourrir l’espoir d’une perspective longtemps rêvée, mais jamais atteinte : peser sur le destin de la nation. Ils sont proches dans les discours, il leur reste à l’être dans les faits.
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