Le prix du pain. Voilà un sujet sur lequel le gouvernement ne s’est jamais exprimé autrement que pour dire qu’“il ne connaîtra aucune augmentation”, sans pour autant prendre en considération les cris de détresse d’une profession qui, d’année en année, enregistre fermetures volontaires et cessation d’activité. C’est que les pouvoirs publics n’avaient qu’un seul souci : rassurer le consommateur… du bout des lèvres. Depuis jeudi pourtant, le pain est bel et bien cédé à 15 DA la baguette un peu partout dans le pays, en conséquence d’une décision prise “d’autorité” par les boulangers. Une hausse brusque de 50%, pour un produit de consommation aussi sensible, ne pouvait manquer d’interloquer les citoyens. Nul doute, donc, que le gouvernement va finir par réagir. Mais pour dire quoi ? Et, surtout, pour faire quoi ?
Une chose est sûre : invoquer l’illégalité de cette décision des boulangers serait trop facile. Trouver un mécanisme de régulation du marché du pain qui préserve les intérêts de ces artisans et ceux des consommateurs l’est beaucoup moins. Face au casse-tête du prix du pain et, au-delà, de la problématique des subventions de l’État, le gouvernement a véritablement du… pain sur la planche. Même après avoir décidé d’actionner la planche à billets.
Ce dossier indique, comme tant d’autres, que le gouvernement est toujours en retard d’une réforme, voire de plusieurs, la question des subventions n’étant, en effet, qu’un chantier parmi d’autres, indéfiniment laissés en friche. Il faut donc craindre que, cette fois encore, la colère des boulangers ne soit traitée comme à l’accoutumée au moyen de “mesurettes” qui ne feront pas bouger la situation d’un iota et qui, au final, n’auront servi qu’à reporter la recherche d’une vraie solution au problème. À quand ? Sans doute à l’après-présidentielle de 2019 : il n’est pas question, avant cette date, de perturber la “sérénité nationale” par quelque décision impromptue qui risque de chahuter le “processus politique” convenu dans l’entre-soi classique que l’on connaît bien, et aussi discrètement que cette hausse du prix du pain. Après tout, c’est bien dans cet esprit que la mise en action de la planche à billets a été décidée : pour persévérer dans la fuite en avant, comme si le prix du baril n’avait pas chuté.
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